Femmes maghrébines : le succès au féminin
Sommaire
- Les femmes nées au Maghreb ou d’origine maghrébine qui ont réussi professionnellement
- Percées féminines au Maghreb
- Ces femmes Algériennes qui ont réussi :
- Besma Belbedjaoui
- Ahlem Mosteghanemi :
- Khadija Benguenna
- Femmes de science algériennes :
- Nawel Zaatout
- Dr Halima Benbouza
- Ces femmes tunisiennes qui ont réussi
- Olfa Terras-Rambourg
- Sonia Ben Cheikh
- Femmes de sciences tunisiennes :
- Ibtissem Ghefrachi
- Amel Benanes
- Ces femmes marocaines qui ont réussi
- Karima Mkika
- Femmes marocaines influentes :
- Fatima Mernissi
- Nezha Hayat
- Femmes de sciences marocaines :
- Fatima Zahra Janati Idrissi
- Hanaa Zbakh
- SUCCESS STORIES FRANCO-MAGHREBINES
- Leila Aoujdad
- Houda Benyamina
- Reem Kherici
- Baya Kasmi
- Références numériques :
Les femmes nées au Maghreb ou d’origine maghrébine qui ont réussi professionnellement
Cet article est entièrement consacré au « vivre ensemble » et aux femmes du Maghreb qui font bouger le monde. De quoi faire voler en éclats certains stéréotypes qui poursuivent encore les femmes maghrébines et célébrer leurs initiatives ou leurs prises de position dans tous les domaines.
Il s’agit de mettre à l’honneur ces femmes fortes, avec leurs compétences et leurs succès dans différents domaines. Philanthropes, engagées pour leur pays de naissance ou d’origine, elles contribuent puissamment à la modernisation du Maghreb et contribuent à son rayonnement dans le monde. Sciences et technologies modernes, entrepreneuriat, Arts, culture, liberté en matière d’amour, égalité entre femmes et hommes, actions sociales, forte irruption dans la sphère du politique, où jusque-là, on les remarquait surtout par leur relative absence ou leurs interventions inaudibles, peu relayées par les médias.
Nous ne pouvons toutes les présenter et nous excusons d’avance pour celles, toutes aussi méritantes qui n’auraient pas été citées.
Pour des raisons d’égalité, et pour avoir une vue d’ensemble, le sujet sera traité en deux parties distinctes : la première consacrée aux femmes qui activent dans les pays d’origine et qui ont marqués des succès incontestables dans leurs domaines respectifs, malgré les difficultés inhérentes aux pesanteurs sociales, culturelles et administratives propres à chaque pays.
Bien que ces « battantes » soient d’abord fortement attachées à leur pays de naissance, la majorité en conscience qu’elles appartiennent à un ensemble beaucoup plus large : le Grand Maghreb où elles sont souvent emmenées à se déplacer et où elles entretiennent des relations d’affaires mais aussi d’amitiés et de solidarités. Nous proposons néanmoins une présentation par pays en mettant l’accent sur les domaines où chacune s’est distinguée.
La seconde concernera celles qui ont percé au sein de la diaspora. L’immigration en France est souvent un sujet de polémiques, mettant – hélas – en exergue surtout les difficultés d’intégration, notamment concernant les jeunes des banlieues. En omettant le plus souvent (volontairement ?) de mettre en valeur, les efforts souvent couronnés de succès de toute une génération née en France, de jeunes issus de couples mixtes ou non.
Percées féminines au Maghreb
Ces femmes Algériennes qui ont réussi :
Besma Belbedjaoui
Une jeune cheffe d’entreprise algérienne qui prône un développement de l’économie verte basée sur les énergies renouvelables. Une initiative qui veut utiliser d’autres ressources que le pétrole en Algérie, pays riche en matières premières diverses et de capacités agricoles et touristiques immenses, pour devenir mono-exportateur de pétrole avec une gestion catastrophique aussi bien en terme de réserves et de gabegie financières qu’en termes de pollution. Son entreprise Plasticycle Algérie est en effet spécialisée dans le recyclage des déchets plastique. Elle a raconté au journal Jeune Afrique
ses difficultés pour monter sa boîte, une entreprise pourtant essentielle au pays: “J’ai dû me battre pendant trois ans contre l’administration et les banques”, dit-elle. Aujourd’hui, son usine est en marche et a créé de l’emploi. Pour Jeune Afrique, Besma Belbedjaoui est carrément devenue “la reine de la récup”.
Ahlem Mosteghanemi :
Connue pour être la femme écrivaine la plus lue dans le monde arabe. Ses romans, écrits en langue arabe, souvent iconoclastes, sont largement salués. En 2006, Forbes la désigne comme la romancière arabe ayant le plus de succès, et une des dix femmes les plus influentes dans le monde arabe.
Khadija Benguenna
Elle est diplômée de l’Institut des Sciences politiques et de l’Information (ISPI) de l’Université d’Alger et, après un séjour en France, a fait ses débuts à la télévision algérienne en 1986. En 1992, elle quitte l’Algérie pour la Suisse où elle a travaillé à Radio Suisse internationale, à Berne.
La consécration à l’échelle internationale viendra quand elle rejoint en 1996 l’équipe dAl-Jazîra au Qatar. Elle se met à porter le voile, sans doute une référence nécessaire (imposée ?). Elle y présente les actualités politiques internationales et anime divers programmes politiques, sociaux et religieux, ce qui lui permet d’interviewer de nombreux acteurs du monde politique dont Diminique de Villepin ancien 1er ministre Français,feu Mouammar Kadhafi et d’autres personnes célèbres comme Carla Bruny-Sarkozy.
En 2007, le magazine Forbes la classe comme l’une des dix femmes les plus influentes du monde arabe. En 2008, elle reçoit le prix des femmes des médias arabes.
Femmes de science algériennes :
Nawel Zaatout
de l’Université de Bejaia, Algérie : son sujet de recherche s’est consacré à étudier les propriétés de persistance des staphylocoques responsables de la mammite bovine. Crédit photo :
Dr Halima Benbouza
Directrice du Centre algérien de recherche en biotechnologie (CRBt) figure parmi les meilleures femmes scientifiques arabes honorées en 2014 par le Département d’Etat américain dans le cadre du programme Femmes et Science «Hall of Fame initiative», l’équivalent en français de «Temple de la renommée des femmes scientifiques». Le Dr Benbouza a été reconnue pour ses réalisations dans le domaine de la recherche et ses hautes compétences scientifiques. Elle est aussi récompensée en tant qu’exemple à suivre et un encouragement pour les jeunes filles algériennes désireuses d’embrasser une carrière dans le domaine des sciences et technologies. Le programme, qui existe depuis 2010, vise également à développer un réseau solide de femmes professionnelles scientifiques dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) en vue d’un échange d’expériences et d’un enrichissement mutuel bénéfique localement pour les pays respectifs, mais aussi pour la région dans son ensemble
Ces femmes tunisiennes qui ont réussi
Olfa Terras-Rambourg
Passionnée de son pays d’origine, la Tunisie, elle fait tout ce qui est en son possible pour le faire connaître sous ses plus beaux atours.
Une passionnée de culture et d’expression artistique. Sa mission: encourager de jeunes artistes tunisiens dans les art plastiques, l’art visuel, l’écriture de spectacle vivant ou encore dans le numérique. Elle a d’ailleurs créé avec son mari la Fondation Rambourg en 2001. Grâce à cette dernière, elle récompense les jeunes artistes tunisiens avec le Prix Olfa Rambourg pour l’Art et la Culture. A ce titre, elle a reçu, le 5 mai dernier, le prix du meilleur investisseur de l’année 2016 dans le domaine de la culture.
Avec un grand esprit d’ouverture, elle voit aussi au-delà de la Tunisie ; elle parle de la culture et de l’art au Maghreb en général et de l’impact que ces disciplines peuvent avoir sur la jeunesse. Se réapproprier son histoire pour mieux appréhender son avenir. Pour elle, la culture et l’éducation sont les seuls remèdes à la crise qui touche la Tunisie post-Révolution: “J’ai l’intime conviction qu’[ils] sont les deux mamelles qui sauveront notre pays et nous sortiront de la crise”, explique-t-elle au site Kapitalis.
Sonia Ben Cheikh
Présidente de l’Office national de la famille et de la population du ministère de la Santé tunisien. Médecin, elle a aussi été professeure assistante en médecine préventive et communautaire à la faculté de Tunis. Son curriculum vitae ne s’arrête pas là, puisqu’elle a aussi été inspectrice générale de la santé.
Elle s’est donnée comme charge (lourde) une des missions les plus importantes en Tunisie: “La consolidation des acquis en matière de maîtrise de la natalité et de croissance démographique”: ce qui passe nécessairement par l’éducation aux différentes formes de contraception. Rappelons-le : dans un pays majoritairement musulman où la contraception et surtout l’interruption Volontaire de Grossesse (IVG), restent des sujets tabous.
Bien que la Tunisie soit le seul pays arabe à avoir légalisé l’IVG sans condition jusqu’au troisième mois de grossesse, dans les faits, la contraception est souvent soumise aux discours moralisateurs de la famille ou du personnel médical qui va parfois jusqu’à mentir sur les dates pour dépasser le délai où il est encore possible d’avorter. Un combat d’ampleur, donc, mené sous la pression d’une société parfois très traditionaliste.
Femmes de sciences tunisiennes :
Ibtissem Ghefrachi
https://www.facebook.com/lorealmorocco/posts/895414253952565
de l’Université de Gabès, Tunisie : l’objectif principal de ses recherches postdoctoraux porte sur l’utilisation de peptides antimicrobiens provenant d’Aeschynomene (NCR-like) dans le domaine de la santé des plantes et des thérapies sur les animaux et humains.
Amel Benanes
, de l’Université Manouba en Tunisie : sa priorité est l’identification de nouveaux marqueurs de diagnostic et de pronostic du cancer du sein afin de proposer un traitement personnalisé.
Ces femmes marocaines qui ont réussi
Karima Mkika
Grande militante pour la cause des enfants de la rue au Maroc. Elles est Présidente de l’Unité de protection de l’enfance à Marrakech.
Elle raconte entre autre, que c’est “en allant faire son marché sur le port tous les jours, qu’[elle] croise des enfants des rues”. C’est alors qu’elle décide de créer Al KARAM (“générosité” en français), une association qui vient en aide aux jeunes SDF. Son association permet également de sensibiliser ces jeunes aux enjeux environnementaux. Elle a par ailleurs gagné le prix du jury Madame Figaro pour l’action humanitaire en 2006.
C’est une femme de convictions qui a su concrétiser ses engagements et mettre en œuvre un projet d’aide sérieux et efficace pour ceux qu’on appelle au Maroc “les enfants de la rue”. Ces enfants abandonnés sont souvent violentés, exploités ou exposés aux drogues. Les sauver est un défi d’envergure ; 25000 enfants vivaient dans la rue en 2015, selon une étude publiée par l’Observatoire national des droits de l’enfant et l’Unicef.
Femmes marocaines influentes :
Fatima Mernissi
Un hommage spécial à cette grande dame, décédée le 30 Novembre 2015 à Rabat. Fatima Mernissi a été une pionnière au Maghreb en abordant notamment les questions de sexualité à la lumière du texte sacré, le Coran et les déductions faîtes par la jurisprudence musulmane, en vue d’une plus grande égalité hommes-femmes.
Nezha Hayat
Classée 7e de la région en termes d’influence, Nezha Hayat préside l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) depuis 2016. À 57 ans, elle gère une capitalisation boursière d’environ 65 milliards de dollars. Militante de la participation féminine aux plus hautes instances économiques du Royaume, elle a créé et préside le Club des femmes administrateurs d’entreprises au Maroc.
Femmes de sciences marocaines :
Fatima Zahra Janati Idrissi
de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat, Maroc : ses recherches portent sur la valorisation des huiles essentielles comme modèle de bio-ressourcé applicable dans l’industrie cosmétique et alimentaire.
Hanaa Zbakh
de l’Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan, Maroc : son projet porte sur les substances actives en pharmacologie anticancéreuse et anti-inflammatoire à partir d’algues marines de la côte méditerranéenne marocaine.
SUCCESS STORIES FRANCO-MAGHREBINES
Leila Aoujdad
Elle a accordé un entretien à Fumigène. à propos de son film-documentaire Franco-maghrébines, portraits d’une nation française sur les efforts d’intégration et les initiatives constructives que les femmes franco-maghrébines prennent afin de modifier l’image souvent négative donnée – hélas – par les médias.
Leila Aoujdad est passée du monde traditionnel de l’entreprise, à celui du 7ème art en tant qu’auteure et réalisatrice. Elle concrétise son projet de film-documentaire, co-réalisé avec Nabil Senhaji. Après un parcours professionnel dans les médias où elle a eu l’occasion d’interviewer des centaines de décideurs économiques et politiques à travers le monde, elle a pris conscience que certains médias occidentaux présentaient une image de plus en plus délétère de la population musulmane. Etant elle-même française, de culture musulmane et maghrébine, elle a constaté qu’une partie de son identité était « instrumentalisée » par certains médias pour « faire du buzz ». Elle a donc décidé d’aller à la rencontre de femmes qui comme elles cherchent à valoriser leur double culture, « se sentant pleinement française sans renier leur culture maghrébine ».
Dans l’interview, elle cite notamment Kahina Bahloul, Nadia El Bouga,
et Leïla Slimani. Le teaser de ce film-documentaire est disponible sur Youtube.
Houda Benyamina
Dans « Divines », film récompensé par la Caméra d’or du Festival de Cannes 2016, une cheffe de bande noire lance à la jeune héroïne d’origine maghrébine « Toi, t’as du clitoris ». Cette observation révèle aussi les motivations de la réalisatrice, la féminisation du cinéma français qu’elle décrit comme « blanc, bourgeois et misogyne ». Jusqu’à maintenant, après le succès de Tout ce qui brille (Géraldine Nakache et Hervé Mimran, 2010) et le thème de l’amitié féminine interethnique, le cinéma français avait rendu invisible, marginalisé et stéréotypés les représentations de filles et/ou de femmes d’origine maghrébine. De plus, moins d’1 % des longs métrages réalisés par des femmes en France sont d’origine maghrébine : une scandaleuse critique de l’incapacité de l’industrie de trouver une place pour ses minorités postcoloniales féminines et créatrices.
Reem Kherici
d’origine tuniso-italienne, était une humoriste très connue avant de co-écrire, de réaliser et d’interpréter Paris à tout prix. Elle y joue le rôle de Maya Ben Latif, une jolie jeune femme, égocentrique, de famille marocaine, parfaitement , occidentalisée, styliste dans une maison de couture, avec une armoire pleine de chaussures Louboutin. Elle n’a pas vu ses parents depuis 10 ans parce qu’elle ne pardonne pas à son père d’avoir ramené sa mère au Maroc sans lui dire qu’elle était en train de mourir d’un cancer. Elle se considère entièrement française et lors d’un contrôle pour conduite en état d’ivresse, la police découvre que son permis de séjour est périmé. Elle est alors expulsée de France. De retour au Maroc, elle finit par se réconcilier avec sa famille qui est beaucoup plus moderne qu’elle ne le pensait.
Baya Kasmi
, d’origine franco-algérienne, est unes cénariste très connue, surtout grâce à Le nom des gens (cosigné avec le réalisateur Michel Leclerc, 2010), avant de réaliser son premier film. À la fois comédie romantique et comédie sociale, Je suis à vous tout de suite se focalise sur Hanna et son frère, les enfants d’une psychiatre française hippy et d’un gentil petit épicier algérien. Hanna, directrice des ressources humaines, fait face sans succès à son identité biculturelle en couchant par gentillesse avec tous les employés quelle doit licencier; son frère, devenu un musulman très strict, « rentre » en Algérie avec sa famille.. Avec des acteurs secondaires qui représentent différents aspects de la communauté multiethnique des banlieues, en construi-sant des contradictions au sein d’une famille franco-algérienne exilée, Kasmi décrit ce qu’elle appelle « les milliers de façons d’être français, Maghrébin et de culture musulmane » dans la France contemporaine.
Ces films ont du « clito » (comme dirait la cheffe de bande dans le film Divine cité plus haut, en se concentrant sur différents aspects de la vie des femmes contemporaines d’ascendance maghrébine, abordent des âges et des générations distinctes, allant des adolescentes de ban-lieue aux jeunes professionnelles transnationales, et aux mères et grands-mères de la première génération. Ils utilisent plusieurs genres, comme la comédie et le réalisme social en passant par la tragédie. Dans tous les cas, ils explorent les complexités auxquelles doivent faire face les personnages obligés de conjuguer leurs culture maghrébine et musulmane avec leur sentiment d’appartenance et de lien avec une France parfois inhospitalière.
Références numériques :
https://www.lesinrocks.com/2017/06/01/actualite/actualite/quatre-femmes-qui-font-bouger-le-monde-arabe/
https://www.medias24.com/SOCIETE/9767-Trois-Marocaines-parmi-les-100-femmes-arabes-les-plus-puissantes.html
Deux Algériennes célèbres parmi les 100 femmes arabes les plus influentes de la planète
https://www.jeuneafrique.com/893097/economie/classement-forbes-ces-sept-marocaines-qui-ont-le-pouvoir-dans-le-monde-arabe/
http://www.fumigen e.org/2020/05/19/les-femmes-franco-maghrebines-a-lhonneur-dans-un-film-documentaire-entretien-avec-la-corealisatrice-leila-aoujdad/
https://www.iemed.org/observatori/arees-danalisi/arxius-adjunts/afkar/afkar-52/afkar52_carrie%20tarrfr.pdf/
https://telquel.ma/2017/11/15/cinq-scientifiquesmaghrebines-recompensees-prix-2017-loreal-unesco-les-femmes-science-dont-marocaines_1568866
https://www.afrik.com/l-artiste-algerienne-daiffa-celebre-en-couleur-le-plaisir-de-vivre-algerien-vu-cote-femmes
10 femmes (d’origine) algériennes qui illuminent le cinéma étranger
https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000226439
https://www.lesinrocks.com/2017/06/01/actualite/actualite/quatre-femmes-qui-font-bouger-le-monde-arabe/