La dure condition de la femme célibataire en Algérie

Sommaire

Les femmes célibataires algériennes : un niveau d’exigence de plus en plus élevé
Les femmes célibataires algériennes, s’expriment plus facilement que les hommes sur leur malaise social
Un film décrit la vie dune célibataire algérienne durant les années noires
Le réseau Wassila, vient en aide aux femmes suite aux conséquences de la guerre civile
Les célibataire algériennes souvent plus instruites que leurs homologues masculins
Les femmes dans la population active algérienne
La crise du logement , un frein à l’Émancipation de la femme célibataire algérienne
Discrimination devant le logement pour les femmes célibataires en Algérie
Bibliographie indicative :

Il faut avant tout comprendre ce que recouvre le mot célibataire en Algérie d’un point de vue statistique : il s’agit de tout individu majeur n’ayant pas contracté un mariage auprès des l’état civil algérien ! Cela signifie en d’autres termes, que la vie en couple libre n’est pas reconnue comme étant une donnée statistique ! Donc les chiffres sont eux aussi empreints ( devrions-nous dire entachés?) par cette vision conservatrice et traditionnelle du mariage. Et les statistiques ne risquent pas de s’améliorer de sitôt, car le modèle ancestral pourvoyeur de noces est en panne sèche… Les jeunes et moins jeunes de ces dames rechignent ouvertement à se voir proposer un conjoint non choisi encore moins imposé, par la famille.

Le célibat féminin est d’autant plus long chez les femmes citadines. Pour une habitante du sud algérien rural, l’âge du premier mariage se situe en moyenne à 24 ans, il grimpe à plus de 30 ans pour une algéroise !

Les femmes célibataires algériennes : un niveau d’exigence de plus en plus élevé

Crédit photo : casbah-tribune.com

Le niveau d’exigence des femmes est de plus en plus élevé. Il faut savoir que les universités sont peuplées à plus de 60 pour cent de femmes en Algérie ! Un rapport de la banque mondiale montre que pour l’année 2018, le ration Femmes/Hommes ayant accédé à l’enseignement supérieur est de 1,659 ! Cela signifie que lorsque l’enseignement supérieur enregistre 1000 hommes, dans le même temps il enregistre 1659 femmes ! Ces données expliquent en partie l’emballement du célibat des femmes algériennes, car sur les deux décennies 1987 à 2008, le taux a bondi de 5,1points, passant de 31,5% a 41,6%. Pour la tranche d’âge la tranche d’âge des trentenaires, la proportion du célibat chez les femmes a augmenté de 12 points, passant de 22,4 à 34,7%.

Les femmes célibataires algériennes, s’expriment plus facilement que les hommes sur leur malaise social

Les jeunes femmes qui acceptent de se livrer lors des enquêtes souvent difficiles, invoquent le peu inopportunités de rencontre, alors que leurs exigences envers le conjoint sont devenues plus grandes. Les échecs conjugaux nombreux dans leur entourage de la part d’amies ou de proches les incitent à la prudence. Il faut dire que la montée inexorable de l’intégrisme et les 10 années noires de guerre civile ont éloigné les deux sexes. Une incompréhension et une incommunicabilité qui se ressentent de manière marquée chez cette génération. Les femmes célibataires rêvent de l’improbable rencontre et du prince charmant en secret …Curieusement, le physique de l’homme semble un critère très secondaire chez ces femmes, les critères d’éligibilité se situent bien ailleurs.
L’homme idéal, dans cet imaginaire féminin revêt des qualités tant morales qu’intellectuelles. Les femmes expriment le besoin d’échanges libres, de débats, de choix discutés, qui échappent de fait au modèle traditionnel de subordination/soumission féminine. Ce modèle s’il est partagé par la gente masculine éduquée, se heurte au jugement du groupe et son regard qui ont tendance à ramener le couple au modèle ancestral toujours vivace.

Un film décrit la vie dune célibataire algérienne durant les années noires

A ce propos, et pour les non algériens, le film Papicha, dont l’action se situe en pleine guerre civile
(Sortie le 9 octobre 2019 | 1h 45min , De Mounia Meddour, Avec Lyna Khoudri, Shirine Boutella, Amira Hilda Douaouda, Zahra Doumandji, Yasin Houicha . )

Le synopsis du film, raconte ceci :
Un groupe de jeunes femmes, étudiantes à Alger, durant la guerre civile, Nedjma, étudiante en Français, rêve de devenir styliste de mode. Avec son amie, elle quitte en cachette sa résidence universitaire pour aller en boîte de nuit essayant de vendre ses modèles d’habits à d’autres jeunes filles. Mais elle se heurte à la violence de la guerre civile et aux pressions pour qu’elle se conforme aux normes morales et vestimentaires dictées par les islamistes. Sa sœur Linda est assassinée. Elle refuse de se soumettre et décide d’organiser un défilé de mode au sein de sa résidence universitaire, et de dessiner les modèles sur le thème du haïk, le voile algérien blanc, qui n’a rien à voir avec la Burka importée du Moyen-Orient … Ce film donne une idée précise du décalage qui peut exister de nos jours entre une femme émancipée un un homme sous l’emprise subie ou choisie des traditions.

Le réseau Wassila, vient en aide aux femmes suite aux conséquences de la guerre civile

De ces années de cendres et né, le 5 octobre 2000, le réseau Wassila/Avife – Association contre les violences faites aux femmes et aux enfants – constitué d’intellectuels et de personnels de santé, ce réseau vient en aide aux femmes qui ont payé un très lourd tribu à la guerre civile. Le nom Wassila est celui d’un cas emblématique, celui d’une mère victime de violences, nommée Wassila, signalée par SOS femmes en détresse, et dont la prise en charge fut problématique. L’une de ses nombreuses militantes, Dalila Djerbal, sociologue et militante pour les droits des femmes, indique à la radio algérienne chaîne 3 d’expressions française :

…. le décalage entre les principes généraux d’égalité inscrits dans la loi fondamentale du pays et les pratiques toujours discriminatoires à l’égard de la gent féminine. «Toutes ces résistances qui se manifestent depuis tant d’années, nous ont conduit à ce moment de rupture.

Les célibataire algériennes souvent plus instruites que leurs homologues masculins

L’émancipation des femmes algériennes s’affirme à travers leur niveau d’étude souvent plus élevé que celui des hommes à âges et classes sociales équivalents. En Algérie , elles sont 24% de femmes députés, à l’assemblée nationale ( APN). Mais elles ne font pas partie des centre de décision importants et le chômage des femmes diplômées dépasse les 55% il est moitié moins pour les hommes à qualification souvent inférieure !

Les femmes dans la population active algérienne

Les femmes en Algérie représentent 18 pour cent de la population active. Un pourcentage faible par rapport au voisin tunisien où les femmes actives sont 35% de la population et également en retrait par rapport au Maroc, où la population féminine représente 28% des actifs.

En Algérie l’écrasante majorité des femmes actives le sont dans le secteur public. Ce secteur emploie 4 millions de travailleurs , soit 37% de la population active algérienne. Si les femmes représentent 18% de la population active, elles sont à 75% salariées du secteur public !

La crise du logement , un frein à l’Émancipation de la femme célibataire algérienne

Crédit photo : dziri-dz.com

L’accession au logement autre casse-tête pour les femmes célibataires algériennes.
La pénurie de logement est un cancer qui ronge l’Algérie depuis … l’indépendance ! Les pouvoirs publics n’ont jamais réussi a enrayer cette crise aiguë. L’attribution de logements est l’un des facteurs de clientélisme et de corruption les plus importants du pays surtout dans les grandes villes. Et bien-sûr les population les plus vulnérables trinquent, dont les femmes seules, divorcées ou célibataires.

Discrimination devant le logement pour les femmes célibataires en Algérie

Les annonces d’agences immobilières sont souvent sans ambiguïté : elles ne veulent pas de femmes célibataires ! Les jeunes femmes sont obligées de recourir à des prête-nom familiaux ou amicaux pour pouvoir se loger.Les logement sociaux sont attribués en priorité aux familles, ne restent pour les femmes célibataires que des logements privés plus chers. Ensuite une fois le logement acquis, c’est le voisinage qui se charge de vous pourrir la vie. Une femme célibataire, c’est le désordre social ? La tentation ? Pauvre humanité ….