Sexualité au Maghreb : Le positionnement de La femme tunisienne  (entre le religieux et le culturel)

La culture et la religion portent plusieurs interdictions et tabous, notamment dans les sociétés arabo-musulmanes, et sont donc impliquées dans le comportement sexuel et sa perception, en particulier celui des femmes.
N’ayant aucun droit de critique ni de jugement, les femmes devraient considérer le sexe comme un devoir et une obligation religieuse et devraient rester passives dans leur vie et relations sexuelles.
Les femmes rapportent plus souvent ces croyances. Les hommes, quant à eux, sont moins susceptibles et sensibles que les femmes pour leurs reconnaître le droit au plaisir sexuel. D’ailleurs, le plus souvent, ils considèrent la virginité comme une vertu féminine qui doit être préservée.
Les femmes pensent souvent qu’il est raisonnable de faire semblant d’avoir un orgasme, pour ne pas offenser l’estime de soi d’un homme. Les interdictions religieuses et culturelles entravent l’expérience sexuelle de la société tunisienne, en particulier l’expérience sexuelle des femmes

La raison principale, la méconnaissance des textes religieux ou une interprétation erronée et une transmission culturelle biaisée. La programmation de l’éducation sexuelle dans l’enseignement scolaire pourrait favoriser l’épanouissement de la femme et, par-là, celui du couple et de la famille.


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La sexualité et la vie amoureuse des tunisiens

Sexualité pré-conjugale, souillure et reconstruction de  soi.
Les adolescentes à travers le prisme de la politique du corps féminin tunisien.

La sexualité féminine s’articule notamment autour de la perpétuation de la norme virginale pour les femmes. Une norme sociale, qui peut faire l’objet de critique et de contournement de la part des filles et des garçons aujourd’hui en Tunisie, mais qui reste symboliquement efficace et maintient la « valence différentielle des sexes ».
La sexualité féminine avant le mariage, si elle est toléré dans la communication sociale, reste extrêmement synonyme de culpabilité et devient une source de honte pour les filles. Le maintien des sentiments intérieurs est le fondement de la hiérarchie sexuelle et la source potentielle de souffrance pour les jeunes femmes.
Dans de nombreuses sociétés islamiques, la norme de la virginité verrouille symboliquement le corps des femmes et reflète l’importance de la chasteté, qui est considérée comme une garantie de l’honneur des groupes sociaux.
Dans de nombreuses cultures, l’angoisse de la « pollution sexuelle » apparaît davantage chez les femmes.
Le contrôle persistant du comportement sexuel des femmes reflète le désir de maintenir et de préserver l’ordre social, tel que la base de l’ordre des sexes, afin de juguler les conflits sociaux.
Pour expliquer davantage ; le rôle social de l’honnêteté et l’innocence, en améliorant le plaisir et la loyauté conjugale des femmes, permet de maintenir l’unité d’un groupe qui intègre et rassemble ces valeurs patriarcales comme autant de composantes de son identité culturelle.
En Tunisie aujourd’hui, malgré les tentatives de réformes «modernes» et juridiques visant à promouvoir l’égalité des sexes, les normes, les valeurs et la représentation sociale liées au patriarcat sont toujours importantes.
Le corps des adolescentes, le comportement sexuel apparaît de manière horizontale et intermittente. Qu’il s’agisse de corps affichés, voilés ou suppliciés, les adolescentes acceptent toujours cette domination sexuelle comme la norme originelle.
Les adolescentes qui ont été victimes d’agressions peuvent également essayer de se «racheter» en remettant leur corps dans l’ordre moral régi par la société. Ces tentatives fournissent des éclaircissements intéressants sur les tabous sexuels des femmes avant le mariage.
En faisant de leur corps un lieu d’expression de la douleur, plutôt que d’être l’objet de stars sociales, ils adoptent une manière unique et sans précédent de réadapter cette politique des corps.

La norme virginale : levier de la valence différentielle des sexes

Le sexe reste un sujet difficile pour les adolescents, en particulier pour les filles qui y voient encore un tabou.
Pour avoir une image sociale irréfutable et d’une manière contradictoire, une jeune adolescente peut entretenir une expérience sexuelle avec pénétration vaginale et engager un discours inverse et normatif sur le comportement sexuel, en affirmant qu’une jeune fille doit rester vierge jusqu’au mariage pour prouver son intégration sociale.
D’une manière générale, pour les jeunes tunisiennes, le sexe est toujours considéré comme un comportement dangereux pour leur corps, leur réputation et leur «pureté».
Les termes utilisés par les garçons et les filles pour décrire la fille perdue sont clairs: «expirée», «brisée», «jetable», «explosive», etc. L’image féminine qui en résulte renvoie à l’image des «biens de consommation» et annonce la difficulté pour les filles de se libérer des objets physiques et de se positionner comme des objets idéaux et en tant que sujets désirants.
Le statut du désir dans la sexualité est encore insuffisamment abordé et n’occupe pas une place de premier plan dans les quelques programmes d’éducation sexuelle proposés aux jeunes dans le cadre scolaire.

Les cours dispensés en classe, se limitent à la santé reproductive et visent surtout la prévention des infections sexuellement transmissibles et des grossesses non désirées.

Ce qui explique que, certains sujets, tel que les pratiques sexuelles, sont rarement abordées dans le cadre de la famille, selon les jeunes. Les informations échangées en matière de sexualité demeurent toujours entre pairs et restent tributaires du contrôle social.

C’est dans des milieux mixtes, les écoles, les institutions administratives, lieux publiques… que les femmes ont obtenue une grande partie de leur liberté où elles entrent souvent en contact avec le sexe opposé. Cette mixité est l’origine de la découverte de l’autre et de la tentation sexuelle.

Le danger de la sexualité pour les filles

Les adolescentes Tunisiennes, partagent le sentiment d’être redevables de leur virginité à leur groupe familial y compris envers leurs grands-parents décédés : « je ne peux pas faire ça à mon père ». « Mon grand-père était un imâm, je ne peux pas faire ça », affirment certaines, tout en admettant avoir déjà eu des « flirts poussés », et des relations charnelles sans pénétration vaginale.
Selon la norme d’origine, les adolescentes associent le sexe à une série de risques et de tabous, plutôt qu’au désir ou au plaisir. Cette intériorisation de la méfiance à l’égard du sexe est une partie indispensable de «l’entraînement et dressage» du corps de la fille par sa mère.
Cette peur devient plus évidente autour de la possibilité de rupture de l’hymen. C’est une membrane socialement précieuse, visiblement très fragile selon leurs croyances: «On m’a dit que si je tombais ou jouais, ça déchirerait. Faire du vélo aussi c’est dangereux. » Les jeunes filles ont tout le temps peur.

La plus grande partie des jeunes filles décrivent leur sentiment d’appréhension par rapport à la « âada siriya » (littéralement : « l’habitude secrète ») qui désigne la masturbation. Cet acte ou cette pratique sexuelle est dangereuse car elle pourrait causer une défloration partielle du fait « de la fragilité de l’hymen » et risquer de leur faire « aimer dangereusement le sexe et d’éveiller leurs  corps à la tentation ».
Les discours de la plupart des jeunes filles reflétaient la douleur d’être privée d’un hymen complet après le premier mariage. Cependant, cette situation terrifiante est plus ressentie chez les adolescentes dans les zones défavorisées, dont certaines sont généralement des ruraux, qui incitent les jeunes mariées à porter la preuve de leur de virginité (tissu tâché de sang) après leur nuit de noces.
Pour certaines adolescentes, la virginité est une pensée primitive et naturelle, pensant qu’elle est entièrement féminine. Elles se posent constamment la question: «Pourquoi seules les filles ont-elles ce souci de virginité?». Pour la plupart des adolescentes, l’hymen vierge est plus important que de ne pas avoir de relations sexuelles. Par conséquent, au sens strict, il est «traditionnel» et vise à protéger l’hymen tout en reconnaissant l’existence de relations sexuelles prénuptiales non vaginales.

Elle se distingue encore de la virginité comprise au sens religieux, c’est-à-dire comme une absence totale de rapports sexuels avant le mariage. Cette norme est biologiquement ancrée dans le corps des femmes.
En termes de représentation sociale, une autre dichotomie soutient la valeur différentielle du genre dans les affaires sexuelles. Cette fois, elle compare les corps impurs des femmes et les corps masculins qui ne sont pas affectés par les impuretés causées par les relations physiques: les femmes se salissent vite. Mais ce n’est pas le cas des hommes, c’est ça la différence.
Dans ce cas, avoir des relations sexuelles est étroitement lié à la souillure, à la honte et à l’intériorité. L’éducation sexuelle est confiée à la famille, qui l’exerce négativement. Elle est basée sur la honte et le non-dit. Elle n’enseigne pas mais elle interdit, ne vous touchez pas, ne faites pas certains gestes sauvages qui pourraient déchirer l’hymen, soyez chaste, pour ne pas provoquer les hommes … En toute évidence, il s’agit beaucoup plus d’une éducation anti-sexuelle visant à contrôler le corps féminin avant le mariage.

Hymen qui préserve la face : les garçons détournent les normes

Paradoxalement, les filles peuvent légitimer le genre en s’appuyant sur des concepts féminins idéalisés voire religieux («les femmes se sacrifient davantage», «les femmes deviennent mères et doivent donc donner plus», «Dieu veille plus sur les femmes”…), les garçons sont plus soucieux des caractéristiques sociales des normes sexuelles féminines. Dès le début, ils ont déclaré que les jeunes femmes doivent maintenir le statut de vierges afin de maintenir et d’améliorer l’image des futurs maris, et d’éviter la «honte» de la «première personne inappropriée» pour lui.

La peur du déshonneur et la crainte de ne pas être le premier homme constituent autant de représentations récurrentes dans leurs discours. Seront socialement dévalorisée et réduite à un corps qualifié d’impur, de cassé, de saccagé toute jeune qui les expose à une pareille situation.

La souillure provient ici moins des relations sexuelles effectives que du regard social et des jugements émis par les autres hommes, certains ne l’acceptent pas sous prétexte : « Moi, en tant qu’homme, je ne veux pas qu’un jour, en rentrant dans un café, un autre homme se dise : j’ai couché avec sa femme. C’est juste ça qui est inadmissible ».

Alors que d’autres garçons  disent  « Ça ne me pose strictement aucun problème de me marier avec une fille qui a couché une fois avec un étranger venu en vacances en Tunisie, ou   quelqu’un de loin de chez nous,   Parce que personne n’en saurait rien, l’histoire repart avec la personne aussitôt qu’elle quitte la Tunisie. Alors que, si une fille couche avec quelqu’un d’ici, c’est différent, l’histoire la poursuit jusqu’à la fin de ses jours, elle est salie,   « Ce qui salit une fille, c’est sa mauvaise réputation. »

Pour sauver la face et l’honneur un certain nombre de femme  ont recours à l’hyménoplastie ou à l’hyménorraphie qui augmente  ces dernières années d’une manière remarquable. Une courte procédure qui leur permet de reconstruire une  virginité, une procédure qui prendra environ 30 minutes et qui coûte environ 500 $, qui n’est pas a la porté de toutes filles qui ne peuvent demander de l’aide à personne ni de la famille ni des amis(es) parce qu’elles ne peuvent confier leur secret à personne.

Les filles de certaines catégories sociales ayant des emplois bien rémunérés peuvent se permettre cette procédure lorsqu’elles décident d’interrompre une relation et se préparent à se marier.

En revanche, de nombreux adolescents à bas salaire ou au chômage doivent économiser de l’argent pendant des mois, voire des années.  Les hommes le savent mais ils pensent toujours que ça n’arrive qu’aux autres.

La vie sexuelle des  jeunes Tunisiennes

Les jeunes, Une sexualité ambiguë  

Une relation sexuelle hors cadre est toujours une  expérience douloureuse, les jeunes filles en souffrance peinent à déterminer leur statut. Les remarques qu’elles se font  souvent   « je l’ai subi » et « je l’ai un peu cherché ».

Certaines adolescentes victimes de leurs sentiments et de l’amour des 15 ans, tombées amoureuses des jeunes du quartier, au collège  ou au lycée entretiennent des relations avec ces  jeunes et se présentent comme le beau couple.

Par ignorance et en l’absence d’une éducation sexuelle, le jour où le beau couple essaye de passer à l’acte sans aucune incitation, il se retrouve pour flirter à l’abri du contrôle parental et  persuadée de la sincérité de leur relation, la fille qui accorde à son amoureux « une confiance totale » et comme beaucoup de filles de son âge, elle dit vouloir conserver dignement sa virginité jusqu’au mariage. Mais le jeune  copain peut lui  demander  de lui accorder une « faveur »,  par amour, prête à tout, tout sauf perdre la virginité évidemment.

Certainement par ignorance la jeune fille pensait qu’une masturbation, en introduisant le doigt dans son vagin était sans risque que ça n’allait pas lui faire perdre sa virginité.

Accidentellement, la fille saigne et perd sa virginité, et là la peur s’installe, la peur du copain  qu’il ne la croit pas, la peur qu’il la quitte et de rompre le lien affectif avec son copain, la peur de la famille, des amis, de l’entourage et de la société, et là aussi s’installe la sensation de se sentir horriblement sale, et la crainte d’être jugée est particulièrement exacerbée en cas de rupture du lien avec le copain.

Toutes les jeunes filles disent, qu’elles resteront sales toute leur vie si l’homme avec qui elles ont eu l’aventure les quitte.

D’une manière générale, beaucoup d’adolescentes éprouvent des difficultés à définir et à délimiter ce qui relève de l’agression sexuelle et des actes sexuels réalisés entre « deux amoureux » dans un contexte relationnel contraignant.

La caractérisation de leur corps en termes de saleté ou de souillure ressort souvent lors  de leurs expériences sexuelles. Elle avoue la contrainte ressentie devant le souci de satisfaire certains désirs de leurs partenaires.

La sensation de coercition émane aussi du fait qu’elles se sentent redevables envers leurs amis car elles ne peuvent réaliser un acte sexuel « complet » afin de conserver leur virginité et leur respectabilité.

Les jeunes filles doivent préserver leur  virginité vis à vis de la société, parfois au prix de relations sexuelles contraintes, frustrantes et sources de dégoût.

Les rencontres et les mariages en Tunisie

Les risques et dangers  des rencontres sur internet.  Les règles à suivre ?

Dans  les milieux sociaux accoster, chasser ou draguer entre jeunes  sont assez nombreux  et plus au moins tolérés selon les milieux ou les endroits, mais demeurent toujours dans un cadre social dominé souvent par la peur de se faire démasqué par des proches, des amis de la famille voire même parfois par des agents de l’ordre publique.

A cet effet, certains sites de rencontre ont été développés pour permettre aux jeunes tunisiens de nouer des relations et de faire des rencontres derrière ce mur virtuel d’internet.
Les sites de rencontre changent notre manière de trouver l’amour et de tisser de nouvelles relations amoureuses ou sexuelles.

Désormais en quelques clics il est possible de  faire la connaissance de nouveaux célibataires, séduire (surtout pour les timides qui n’osent pas le faire dans la vie de tous les jours). Et avoir de bonnes, comme de mauvaises surprises.

Effectivement, tous sites ou plateformes de rencontre ne se valent pas. Certaines plateformes ne prennent en effet pas le temps de vérifier les profils des nouveaux inscrits. Ainsi, les candidats se trouveront obligés de prendre le risque d’échanger avec des personnes malhonnêtes, ou même carrément dangereuses. Il faut donc faire attention au choix du site de rencontre avant de se lancer.

Pour les filles et surtout les adolescentes, faire des rencontres présente une part plus importante de risque sur des relations contractées sur le Net, que faites dans la vie réelle.
Une plate-forme pour tous les types de célibataires et de relations est essentiellement un site de rencontre ou les jeunes filles cherchent en premier à:
Agrandir leurs cercles sociaux et rencontrer des célibataires dans leurs régions et dans d’autres coins du pays.
Discuter et créer des liens avec des hommes, les mêmes idées et recherchant quelqu’un comme elles.
Découvrir quel type de personnalités leur conviennent le plus et les profils d’amour..
Chercher un inscrit idéal pour devenir le partenaire dans une relation sérieuse ou temporaire.
Obtenir un premier rendez-vous.

Arnaques et prédateurs

Vu le manque de fréquentation et d’expertise en matière de rencontre amoureuse en ligne, certaines filles peuvent être une cible facile pour les arnaques en tout genre. Il ya aussi le risque de tomber sur des prédateurs sexuels qui peuvent infiltrer les applications pour trouver de nouvelles proies.

Les arnaques à l’amour, ou brouteurs

Il s’agit pourtant d’une pratique assez répandue. L’arnaque repose sur l’approche de la personne innocente, simple ou naïve et à la faire tomber amoureuse le plus rapidement possible pour lui extorquer son argent.

Lorsque les gens observent ces escroqueries de l’extérieur, le principe semble rude. Mais pour une personne qui commence à tomber amoureuse, il est difficile de douter des paroles aimables et des sentiments que le brouteur exprimera.

Au final, les jeunes, surtout ceux en manque d’expériences amoureuses et sociales, peuvent se faire même extorquer leurs minables salaires. Donc, il faut faire attention à ne pas accorder votre confiance trop rapidement à une personne que vous n’avez jamais rencontré, ne pas communiquer les informations personnelles tel que adresse, données bancaires, etc.. sur les sites de rencontre.

Le chantage à la webcam

Le chantage est une autre arnaque très populaire sur les sites de rencontre. Elle consiste à   inviter des filles à se  dévêtir devant  la webcam, Une fois  la personne est  complètement nue,  et une fois que l’escroc aura obtenu ce qu’il voulait, il va commencer à faire chanter la fille  en contrepartie d’une certaine somme d’argent et parfois en contre partie de coucher avec lui.
La plupart du temps, les filles qui se font prendre dans ce piège acceptent par honte ou par peur d’éventuelles poursuites judiciaires.

Les prédateurs sexuels

Sur les sites de rencontre en ligne, les jeunes filles risquent aussi de tomber sur des prédateurs sexuels qui se cachent derrière une photo de profil innocente. Il s’agit en réalité de véritables experts de la manipulation qui peuvent aller jusqu’au harcèlement ou aux menaces pour que les jeunes filles assouvissent leurs fantasmes.
La particularité de ces prédateurs est qu’ils sont souvent moins faciles à repérer que les escrocs. Leur technique va également consister à isoler la fille adolescente et à gagner sa  confiance, jusqu’à ce qu’elle soit complètement à leur merci.

Les sites de rencontres… Certaines les voient comme dernier recours (en cas de désespoir), tandis que d’autres les qualifient de lieux de rencontres « faciles ».
Certaines peuvent rencontrer des gars merveilleux, au fond c’est comme faire du magasinage en ligne, on choisit, on essaie et on retourne si ça ne nous convient pas. Mais certains ont réussi à trouver l’amour…

Les mariages

Aucun texte dans la religion, ne fixe l’âge minimum pour se marier. L’âge diffère selon les rites religieux qui varient entre 15 à 17 ans pour la femme et de 18 ans pour l’homme.

En Tunisie l’âge légal est fixé à 18 ans pour les deux sexes. Les interprétations (feqh) des jurisconsultes de la loi sont unanimes pour dire que « la puberté est une condition primordiale mais non suffisante, la capacité de jugement et la raison étant nécessaires », et en cela les femmes et les hommes sont égaux.

Les mariages précoces et les mariages forcés

Les mariages précoces et forcés ont diminué considérablement en Tunisie. La scolarisation en est pour beaucoup, ainsi que la recherche du travail et de l’autonomie par les jeunes filles de nos jours font de sorte à diminuer la pression des parents et de la famille sur les jeunes filles pour se marier à un âge précoce.

Avant que les parents trouvent dans le mariage précoce de leurs filles une bouche de moins à nourrir alors que de nos jours les garder plus long temps au sein de la famille pour les faire travailler ça devient une source de revenu supplémentaire au foyer et donc plus intéressante.

En plus de l’application du Code du statut personnel, ainsi que la promulgation de plusieurs textes de loi  de protections des droits de la femme, La Tunisie a ratifie plusieurs conventions internationales clés en faveur d’une plus grande égalité des sexes.
Parmi ces conventions celle  sur l’élimination de toute forme de discrimination a l’égard des femmes (CEDAW en 1985).
Ceci n’empêche, que cette pratique demeure appliquée dans certaines régions du pays et des zones reculées.

Mariage précoce, forcé, exploitation et viol, qui protège les mineures ?

Malgré les lois qui protègent les femmes et l’enfance, la réalité crée un certain nombre de maux sociaux contre les mineurs. Cela reflète les mentalités qui exploitent encore les adolescentes au travail. L’inviolabilité physique est violée par le harcèlement, le viol et le mariage précoce.

Le concubinage ou mariage coutumier ?

Mariage coutumier

Les traditions et habitudes du mariage en Tunisie s’inscrivent dans la continuité des coutumes du reste du monde arabe.

Les lois et la réglementation légale en plus des traditions propres à la Tunisie
le singularisent toutefois.

Le mariage en Tunisie est défini dans un cadre légal et essentiellement basé sur les dispositions du Code du statut personnel, ainsi que plusieurs lois de protections des femmes et surtout les mineures d’entre elles.

La virginité : un pré requis pour le mariage en Tunisie, bien que  selon des statistiques basées sur des enquêtes et des sondages, 25% des jeunes Tunisiennes mariées ont eu des relations sexuelles avant le mariage. Et encore, ceci est le taux annoncé !

En Tunisie, les coutumes et la tradition exigent que les jeunes femmes soient vierges lorsqu’elles se marient, conduisant ainsi à un commerce croissant de chirurgie de reconstruction d’hymen. Les femmes pensent et affirment ; Quelques gouttes de sang ne font pas l’honneur d’une femme… Par contre  des relations sexuelles avant le mariage (avec ou non le futur mari) font partie de la réussite de la vie conjugale, en prenant en considération  certaines défaillances et de se prémunir, prévenir et/ou  guérir ces défaillances pour éviter l’échec du mariage.
Les hommes refusant d’épouser des filles « usées »  poussent les jeunes filles à recourir à l’hyménoplastie ou à l’hyménorraphie.

Le Concubinage en Tunisie

Tous les amoureux n’ont pas forcément envie de sceller légalement leur union avec tous les effets juridiques que l’on connaît, et souvent ils décident de « prendre le temps, de se connaitre, cohabiter avant de se lancer tête baissée dans une procédure dont la réversion est plus que compliquée ».

A cette époque, de nombreuses jeunes filles préfèrent vivre sous le même toit que leur partenaire et ceux qui ont franchi le cap, bravant les regards obliques de leurs voisins, vivent, comme des criminels, sous le spectre d’une éventuelle descente de la famille, du voisinage ou voir même une intervention policière.

Le concubinage est comme le craignent tous ceux qui adoptent ce choix, légalement assimilé à la prostitution.

En Tunisie et  selon  la loi le concubinage est un crime, passible d’emprisonnement, mai il est opportun  dans ce cadre de rappeler que l’objectif du législateur par cette interdiction du concubinage, n’était pas de limiter la liberté individuelle, elle n’est inspirée d’aucun motif en rapport avec  la morale ou l’éthique,  mais l’objectif était d’interdire le mariage « Orfi » qui était  pratiqué  avant l’indépendance et ne garantie aucun droit à la femme d’autant plus aux enfants nés dans le cadre de cette union.

Les concubines considèrent qu’elles ne font rien de mal, qu’elles sont libres de vouloir se marier ou pas et quelque part qu’elles nous véhiculent  un message d’amour et de tolérance.

L’émergence du célibat féminin et des mères célibataires

C’est dans les modalités du mariage que se manifeste les changements des rapports de genre et qui sont à la base de la constitution de la famille : liberté pour choisir le conjoint, unions plus tardives, homogamie générationnelle et professionnelle.
Le recul de l’âge du mariage pour les femmes qui cherchent de meilleures possibilités de réalisation de soi dans les études et dans l’activité professionnelle, mais aussi des occasions de vivre des expériences sentimentales diverses.
Les femmes s’engagent de plus en plus, dans la vie publique avec le maximum d’atouts, de prolonger leur scolarité, d’avoir un diplôme et un travail, d’acquérir une autonomie matérielle par rapport à la famille si elles sont célibataires.
Il est donc évident que le recul de l’âge au moment du mariage a aussi pour corollaire l’émergence d’une nouvelle catégorie, les femmes célibataires. Tout pour plaire… et toujours célibataires.

Rester célibataire : un choix de femme

A un moment, il faut choisir,  après avoir fait  de longues études, puis se  lancer dans un boulot passionnant qui me conduit aux quatre coins du monde. Le yoga, le sport, la danse, la musique etc …   prennent  beaucoup de temps, mais ils sont fondamentaux pour l’équilibre,  au vu de tout ça le choix devient facile « rester célibataire ».
Les femmes célibataires n’accordent pas une grande importance à la vie sexuelle, elles profitent des occasions qui se présentent à elles sans vouloir établir un lien permanent avec les hommes. Certaines pensent qu’elles n’ont jamais eu de problèmes, plutôt même des facilités.

Elles ne trouveront jamais  le temps de se poser ni de faire des enfants.

La femme célibataire est généralement une femme hyperactive, qui n’a jamais manqué d’amis, d’amours et d’adrénaline, sans jamais supporter la routine ni su tisser une relation durable. Et sans le valoir elle a fait son choix,   et en se disant qu’elle aurait sans doute été plus malheureuse autrement.

Depuis presque dix ans un nouveau phénomène apparaît : l’émergence  des mères célibataires, dans une société où les rapports sexuels hors mariage sont interdits et où la grossesse hors mariage est vécue comme un drame. Certaines associations soutiennent ces femmes et les aident à se construire une vie.

Toutes les contrariétés qui entravent les relations sexuelles, d’une manière accidentelle, par ignorance, par choix ou par agression, aboutissent souvent au fruit de cette relation « la naissance d’un bébé » et par conséquence une mère célibataire.

En plus de l’horrible sensation de la saleté qu’elle  à vécu lors sa relation  sexuelle, elle continuera à supporter le regard accusateur de la société envers  elle et son enfant.

Travailleuses du sexe en Tunisie: une profession en voie de disparition

En Tunisie, les lieux de prostitution légale existent toujours. Le lieu le plus connu et qui aussi le seul endroit en pleine Medina, La rue Sidi Abdallah Guech abrite un bordel officiel, qui inspire tous les fantasmes.
Cette activité issue de la colonisation, mais son origine est beaucoup plus ancienne.

En Tunisie, la prostitution est toujours légale dans certains lieux surveillés par les autorités, qui assurent un suivi comportemental et médical, pour garantir le devenir de ces quartiers qui font exception dans le monde arabe, ainsi que la santé des visiteurs (clients).
Dans ce cadre, les travailleuses du sexe ne sont pas condamnées à la clandestinité en Tunisie.
En Tunisie, tout le monde connaît cette rue. Dire ce nom en public suffit à attirer l’attention. “Sidi Abdallah Guech” : Trois mots  frappants, liés dans l’imagination collective à un univers de la surprise, du secret et de la fantaisie.

Il s’agit d’une impasse, située dans le labyrinthe de la médina de Tunis, qui a été agréé par le Protectorat français pour la prostitution.
Le décret du 30 avril 1942 régit cette activité qui est supervisée par le ministère de l’Intérieur.

En dehors de ce cadre juridique, les travailleuses du sexe sont considérées comme des organisations secrètes et encourent jusqu’à deux ans de prison.
Sa longévité peut sans aucun doute expliquer sa position unique dans la culture populaire tunisienne. La prostitution était là même avant l’établissement d’un protectorat.

En plus de ces prostituées «légales», il existe un réseau de prostitution «secret» complet – bien que cela soit puni par la loi pénale (en particulier les articles 231 et 232). Ces clauses imposent des peines de “6 mois à 2 ans d’emprisonnement et une amende de 20 à 200 dinars pour les prostituées clandestines, ainsi qu’aux éventuels proxénètes qui risquent aussi une peine d’une à trois années avec une amende de 100 à 500 DT.

Conclusion : sexualité et désir féminins coupables

Les normes sexuelles entravent le chemin des adolescentes et elles doivent constamment développer des stratégies de négociation avec elles. Leur pratique et leur apparence l’ont prouvé

En étant critiques vis-à-vis des jeunes filles, elles intériorisent et incorporent des normes andro-centrées du corps et de la sexualité. Cette introjection fait qu’elles adoptent des postures consensuelles qui ne vont ni dans le sens d’une résistance frontale, ni dans celui d’une soumission totale par rapport à ce verrouillage social de leur sexualité.

La confusion des jeunes filles dans les normes s’explique par leur attachement affectif et identitaire à une forme d’organisation sociale soutenue par la hiérarchie hommes-femmes en matière de sexualité.

Ainsi, plusieurs adolescentes admettent ne pas vouloir « vivre dans une société où les femmes sont complètement libérées et feraient n’importe quoi de leur corps comme en Europe. Il ne faut pas oublier que nous, nous sommes toujours arabes et musulmanes avant tout, notre éducation et le respect de certaines de nos coutumes font notre spécificité ».

Cette liberté sexuelle pour les jeunes femmes serait ainsi subordonnée à des changements structurels majeurs dans l’organisation sociale et dans les types de rapports sociaux.

Elle préciserait une primauté de l’individu par rapport au groupe car les droits sexuels féminins constituent autant de manifestations de la reconnaissance du caractère individuel, autonome et désirant de l’être-femme.

En Tunisie, tant qu’il y ait des déviations par rapport à la norme virginale, celles-ci se font parfois au prix d’une culpabilité envahissante pour certaines adolescentes.

La souffrance et la culpabilité qui marquent parfois la phase de l’adolescence chez certaines filles doivent être placées et repensées dans le contexte d’un environnement qui réfute leur désir.

Ce désir apparaît souvent à l’adolescence et conduit les adolescentes à trouver une solution globale dans des relations sexuelles efficaces pour aligner leur statut personnel sur celui des membres sociaux dans une société régie par des normes.

L’expérience de la sexualité au sein de la population tunisienne est entravée par les interdictions liées à la religion et à la culture, du moins dans certains de ses aspects.
L’ignorance des textes religieux ou leur mauvaise interprétation n’est peut être pas la seule raison, la transmission culturelle biaisée non suivie d’un questionnement ou d’une recherche de connaissances plus approfondies peut être aussi l’une des raisons.
L’introduction de l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires peut jouer un rôle clé dans l’élimination des barrières sexuelles afin de promouvoir le bien-être des femmes, ainsi que des couples et des familles.