Le cinéma tunisien au féminin : Ses plus grandes réalisatrices
Sommaire
- Panorama du cinéma féminin tunisien : Une rencontre avec des femmes d’exception !
- Salma Baccar, la pionnière
- Sa courte biographie
- Sa filmographie principale
- Kalthoum Bornaz, la résistante
- Sa courte biographie
- Sa filmographie principale
- Raja Amari, la multi-récompensée
- Sa courte biographie
- Sa filmographie principale
- Kaouther Ben Hania, la multi-talents
- Sa courte biographie
- Sa filmographie principale
- Hinde Boujemaa, la relève multi-culturelle
- Sa courte biographie
- Sa filmographie principale
- Leyla Bouzid, la porte-parole de la jeunesse
- Sa courte biographie
- Sa filmographie principale
- Manele Labidi, la génération espoir
- Sa courte biographie
- Sa filmographie principale
- Pour en savoir plus
Panorama du cinéma féminin tunisien : Une rencontre avec des femmes d’exception !
Parmi le cinéma féminin maghrébin, le 7ème art tunisien fait sans conteste office de précurseur, traduisant depuis plusieurs dizaines d’années une vision libre et moderne de la femme, dans le prolongement des premières les lois progressistes initiées par Bourguiba en 1956.
Ce combat des femmes pour le Code du statut personnel est d’ailleurs doublement symbolique : c’est à la fois le point de départ de la mise en avant des femmes dans la société tunisienne, et plus largement le monde arabe ; mais c’est aussi l’histoire racontée dans Fatma 75, le premier film tunisien réalisé par une femme en 1976 : Salma Baccar.
Si dès les années 1970, les cinéastes tunisiennes s’étaient déjà initiées au monde documentaire, il faudra en effet attendre Salma Baccar (Fatma 75) et Kalthoum Bornaz (Trois personnages en quête d’un théâtre) pour que le virage vers la fiction soit enfin consommé, parfois dans des films mêlant d’ailleurs documentaire et histoire inventée. Au début des années 80, Moufida Tlatli et Nadia Fani assument totalement de créer de vraies fictions, tandis que les années 2000 vont consacrer la nouvelle génération, avec entre autres Sarra Abidi, Mounira Bahr, Molka Mahdaoui, Manele Labidi…
Des premières lois de 1956 à la Révolution de Jasmin en 2011, de la montée de l’islamisme politique à la nouvelle constitution de 2014, le cinéma tunisien s’est toujours fait le porte-parole des courants parfois contradictoires qui traversent la société, avec d’un côté cette soif de liberté, de l’autre des entraves culturelles ou sociétales.
De Salma Baccar à Moufida Tlati, de Kaouther Ben Hania à Nadia El Fania, leurs fictions nous offrent souvent une réflexion sur le corps des femmes, le regard des hommes, la liberté sexuelle, l’émancipation.
C’est un cinéma riche et symbolique, où se mêlent toujours avec finesse et subtilité les influences orientales et occidentales.
La thématique de la femme, assujettie à la communauté au sens large, est omniprésente, proposant de vraies histoires universelles où le message politique n’est jamais bien loin : femmes battues (Miel et Cendres), mouvement MeToo avant l’heure (Les Silences du Palais, La Saison des Hommes, La belle et la Meute), iniquité de l’héritage (La Moitié du Ciel), émancipation intellectuelle (La Trace)…
Si une seule scène devait résumer la dénonciation du patriarcat sous toutes ses formes dans ce cinéma féminin, elle serait probablement tirée de La Saison des hommes, au titre en soi évocateur : pour gifler sa fille afin de la punir, la main tremblante et sans force d’un père malade doit être tenue avec fermeté par sa femme. Tout un symbole de ce que les réalisatrices tunisiennes n’ont cessé de dénoncer…
Salma Baccar, la pionnière
Sa courte biographie
Née à Tunis en 1945, Salma Baccar
est une scénariste et réalisatrice tunisienne, par ailleurs productrice devenue aujourd’hui députée.
Après des études de psychologie, elle s’est orientée vers le cinéma, réalisant une partie de ses études en France à l’Institut Français du Cinéma.
D’abord tournée vers le documentaire, elle réalise en 1976 son premier grand film en partie fictionné, où elle raconte les premiers combats féminins pour l’émancipation de la cause féminine sous Bourguiba : c’est l’histoire du fameux CSP, Combat pour le Statut Personnel.
Elle est devenue depuis députée de la constituante en 2011, tout en gérant depuis 1990 sa société de production Intermedia : elle est d’ailleurs devenue ainsi la toute première femme productrice de cinéma en Tunisie.
Pour en savoir plus, Salma Baccar se raconte dans une interview, où elle évoque son parcours, sa vision artistique et de son regard sur la place des femmes.
Sa filmographie principale
Fatma 75 (1976, Tunisie, arabe, 60 mn, docu-fiction)
Alors qu’elle doit faire un exposé universitaire sur les grandes femmes de l’indépendance berbère et de l’histoire tunisienne, Fatma va se replonger dans l’histoire de trois générations de femmes, plusieurs étant jouées par l’actrice Jalica Baccar, fille de la réalisatrice.
Le film aborde ainsi 3 grandes périodes du féminisme tunisien, avec l’Union des femmes Tunisiennes (1930-1938), la lutte des femmes dans le cadre de la lutte pour l’indépendance (1938-1952) et les acquis après 1956, grâce au Code du Statut personnel.
Anecdote : Ce film de commande, financé entièrement par les autorités tunisiennes pour la première Journée Internationale de la femme proposée par l’ONU en 1977, a été censuré plus de 30 ans !
Présentation du film
La danse du feu (1995, Tunisie/France, arabe, 120 mn, biopic)
A la fin des années 20, le film retrace les trois dernières années tumultueuses de la brillante artiste étoile Habiba M’sika, une femme définitivement libre et qui en payera le prix fort. Alors que la célèbre danseuse oscille entre deux amours, d’un côté Mimouni, riche propriétaire terrien et de l’autre Chedly, jeune poète de bonne famille, elle va rencontrer à Berlin la star de la musique orientale, l’irakien Baghdadi. C’est le coup de foudre, immédiat mais passager.
De retour au pays, l’artiste est alors emportée par le tourbillon frénétique du succès, sur fond de polémiques et de passions contrariées, avant d’être finalement assassinée.
Prix : Prix de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) du Festival International du Film Francophone de Namur (1996) –
Prix Spécial du Jury au Festival « Vues d’Afrique » Montréal (1996)
Fleur d’oubli (2005, Tunisie, arabe, 110 mn, drame)
A la fin des années 40, Zakia, jeune fille romantique de bonne famille, découvre l’homosexualité de son mari au moment de son accouchement. Elle devient alors dépendante à un antalgique opiacé dérivé du pavot (khochkhach) et s’enfonce dans la drogue.
Placée de force dans un asile d’aliénés, elle va paradoxalement y retrouver l’amour et la joie de vivre, en rencontrant le beau Khémais.
El Jaïda (2017, Tunisie, arabe, 110 mn, drame historique)
S’appuyant sur une réalité historique ayant nécessité un long travail de préparation, cette fiction nous plonge dans l’univers de Dar Jouad, une maison de redressement où étaient envoyées les femmes insoumises. L’histoire se déroule à quelques mois de l’indépendance, dans une Tunisie où seuls les hommes peuvent alors juger les femmes. A travers le regard de la geôlière de Dar Jouad, El Jaïda, le film nous brosse le parcours terriblement sensible et humaniste de quatre femmes condamnées dont Bahja, une épouse ayant refusé de se soumettre à ses devoirs conjugaux après avoir découvert que son mari la trompait. Cette dernière va croiser le parcours de différentes femmes, de milieux sociaux très différents, chacune envoyée ici par un homme au statut différent (mari, père, frère…), le tout sous le regard inquisiteur d’un juge flanqué de ses deux conseillers religieux sans la moindre empathie.
Le film se termine par un autre moment historique, celui du discours de Salma Baccar en 2012 devant l’assemblée constituante, où elle militait pour une égalité parfaite entre les femmes et les hommes.
Ce film est considéré par beaucoup de spécialistes comme un vrai manifeste féministe.
Kalthoum Bornaz, la résistante
Sa courte biographie
Née à Tunis en 1945 avec des parents très cinéphiles, Kalthoum Bornaz a commencé par des études d’anglais, avant de rejoindre la prestigieuse école de l’IDHEC à Paris (ancienne Fémis). Titulaire du Diplôme Scripte et Montage, elle a d’abord travaillé à l’ORTF, avant de retourner en Tunisie. Elle aura ainsi l’occasion de travailler avec les plus grands noms du cinéma international, de Chabrol à Spielberg, de Ben Jelloun à Georges Lucas, de Ben Hamar à Zefirelli.
Elle est décédée le 3 septembre 2016, alors qu’elle s’apprêtait à tourner son 3ème long-métrage.
Sa filmographie principale
Trois personnages en quête d’un théâtre (1988, Tunisie, arabe, 42 mn, docu-fiction)
Partant d’un fait réel, la menace de destruction qui planait sur le théâtre municipal de Tunis, un magnifique bâtiment colonial néo-classique, Kalthoum Bornaz décida de reconstituer des scènes d’anthologie liées à ce lieu culturel historique, symbole d’une partie de l’histoire du pays.
Regard de mouette (1991, Tunisie, arabe, 18 mn, conte)
En plein hiver, un homme médite sur une plage déserte, finissant par s’emporter et s’égarer. Quelle est cette personne qui va finalement le délivrer de ses méditations : l’Amour, sa Muse ou la Mort ?
Keswa, le fil perdu (1997, Tunisie/France, français, 100 mn, comédie dramatique)
Partie à l’étranger pour fuir un mariage forcé, Nohza, 27 ans, revient au pays pour assister au mariage de son frère. Elle accepte pour l’occasion de se vêtir de la traditionnelle keswa tunisienne tissée de fil d’argent. Mais elle l’accroche et le fil brodé commence à se défaire, allégeant d’autant le poids de cet habit symbolique. Ayant raté le convoi allant à la fête, elle doit la rejoindre par ses propres moyens, vêtue de Nuit et de Lumière : parviendra-t-elle à retrouver son fil perdu, pour réparer cet accroc à ses habits d’apparat ?
Ce premier long-métrage questionne avec poésie et tendresse plusieurs problématiques autour de l’exil, des mariages arrangés et du poids étouffant des traditions.
La Forêt d’El-Medfoun (2000, Tunisie, arabe, 10 mn, CM fiction)
Signifiant « celui qui est enfoui », El-Medfoun est une forêt exceptionnelle, plantée en bord de mer pour empêcher l’effondrement des dunes littorales. Alors qu’un projet immobilier soutenu par Bourguiba menaçait de la détruire, Kalthoum Bornaz décide d’en faire un court-métrage avec pour héroïne cette nature sauvage. La Forêt d’El-Medfoun apparait ainsi comme un film étonnamment moderne dans son propos écologiste, en parfaite résonance avec l’époque actuelle.
L’autre moitié du ciel (Chtar m’haba)
(2008, Tunisie/Maroc/France, arabe/français 93 mn, drame)
Orphelins de mère, Selim et Selima sont élevés par un père qui n’a jamais fait le deuil de son épouse, et dont il refuse de leur parler. Alors que le frère veut émigrer et la sœur se marier en cachette, ce père mystérieux tombe malade et finit par mourir : c’est le choc pour Selima, en découvrant qu’aux termes de l’héritage injuste et du Coran, son frère vaut « deux filles. Les deux jumeaux Selim et Selima vont-ils réussir à se réconcilier sur ce chemin intriguant qui les ramène à leurs identités et à leurs racines ?
Fadhel Moussa, force & détermination (2014, CM).
Kalthoum Bornaz propose dans ce court-métrage un beau portrait de Fadhel Moussa, actuel maire de la commune de l’Ariana et symbole de la démocratie participative. Elle y traduit sa vision de la chose politique, avec humanisme et profondeur.
Raja Amari, la multi-récompensée
Sa courte biographie
Née en 1971 à Tunis, Raja Amari est une réalisatrice tunisienne, membre du collectif 50/50 qui veut promouvoir la parité dans l’audiovisuel.
Après des études de littérature française à Tunis, elle monte à Paris, suivre les cours de la prestigieuse Fémis. Son premier long-métrage, Satin rouge est présenté à la Berlinale en 2002 et reçoit un bel accueil critique. Ses deux autres long-métrages seront aussi primés.
Sa filmographie principale
Le bouquet (1995, Tunisie, court-métrage)
Avril (1998, Tunisie, arabe, 25 mn, CM fiction)
Engagée pour servir deux sœurs solitaires, une petite fille de 10 ans observe les ravages de ces vies d’adultes, au croisement de la douleur et de la folie.
Prix : Prix du jury du Festival du cinéma d’Afrique de Milan.
Un soir de juillet (2001, Tunisie, arabe, 23 mn)
Pour tous les mariages, la sage Saïda prodigue ses soins de beauté aux futures mariées, pour les rendre encore plus belles : maquillage, henné, rien n’est trop beau pour les sublimer au moins le temps d’une soirée. Mais quand Miriam va refuser ses services, sa peur de franchir le cap du mariage ramène la vieille femme à son propre passé, où elle dut se marier avec un homme alors deux fois plus âgé qu’elle.
Prix : Premier prix du Festival du cinéma d’Afrique de Milan.
Satin rouge (2002, Tunisie, arabe/français, 99 mn, drame)
Veuve, Lilia est une mère courage qui élève seule sa fille. Sa vie va basculer quand elle découvre par hasard un univers inconnu, celui du monde de la nuit, en pénétrant au cabaret « Satin rouge ». Peu à peu happée par ce monde de la danse et de la sensualité, Lisa va osciller entre ce modèle de femme parfaite, et de danseuse de cabaret.
Prix : Grand prix du Festival du film de Turin / Prix du public au Festival de Montréal / Prix du meilleur premier film du Festival international de Seattle / Prix du meilleur film Festival international de Cuenca / ¨Prix du public au Festival international du film du Maine.
Les secrets (2009, Tunisie/Suisse/France, 91 mn, thriller)
Aicha, Radhia et leur mère vivent dans une vieille maison abandonnée où la maman fut autrefois serveuse. Lorsqu’un jeune couple s’y installe, elles décident de se cacher pour ne pas être expulsées. Mais la confrontation entre ces deux mondes va finalement avoir lieu, entre secrets cachés et peurs de deux univers qui s’affrontent et ne se comprennent pas.
Prix : Grand prix du Festival du film arabe de Rotterdam / Meilleur LM au Festival du cinéma d’Afrique de Milan / Meilleure réalisatrice Festival de Beyrouth / Prix de la Critique festival de Tübingen.
Printemps Tunisien (Rabbi Tounes) (2014, Tunisie/France, arabe/français, 92 mn, téléfilm drame, Arte)
Quelques semaines avant la chute de ben Ali, les parcours d’une fille et de trois garçons vont se croiser dans une société à la fois injuste et étouffante. La petite histoire va ainsi croiser la grande histoire, marquant à jamais leur destin et leur vie.
Prix : Premier prix au Festival du film africain de Vérone / meilleure réalisatrice Africa International Film Festival / Mention spéciale du jury au Durban Festival.
Printemps tunisien
Printemps tunisien Bande-annonce VF
Corps étranger (2016, Tunisie/France, arabe/français, 92 mn)
Ayant du dénoncer son frère islamiste, la jeune Samia décide de fuir en France pour échapper à la honte et à la vengeance. Mais son bateau fait naufrage en Méditerranée. Réfugiée, elle est aidée par un ancien ami de son frère, un exilé qui a réussi. Elle trouve ainsi un emploi à Lyon chez Leila, une belle veuve riche, émigrée d’une autre époque.
A travers le jeu trouble se nouant progressivement entre les deux femmes, Samia cherche à s’intégrer, avec la hantise permanente d’être expulsée.
Dans ce film mêlant onirisme et esthétisme, la réalisatrice place au cœur de l’histoire deux migrantes, dans un troublant trio amoureux.
Prix : Meilleur scénario au Festival international de RiverRun / Prix du jury du Arabian Sights Film Festival
Kaouther Ben Hania, la multi-talents
Sa courte biographie
Née en 1977 à Sidi Bouzid, Kaouther Ben Hania a d’abord effectué des études commerciales, avant de rejoindre à 25 ans l’EDAC (École des Arts et du Cinéma de Tunis). Son film d’école, La brêche, sera récompensé plusieurs fois, dévoilant un véritable talent. Après avoir suivi une formation à l’écriture de longs-métrages, Kaouther Ben Hahia enchaîne avec une formation documentaire à la Fémis, puis la formation scénario fiction : elle s’initie ainsi à deux modes d’écriture différents, mais souvent complémentaires.
En 2006, elle rejoint le département documentaire de Aljazeera puis passe un Master 2 à Paris 3 – Sorbonne Nouvelle, son mémoire portant le « documenteur ». En 2011, elle s’initie à l’animation pour une série TV, tout en poursuivant l’écriture et la réalisation fiction (CM, LM).
Sa filmographie principale
La Brèche (2005, Tunisie, arabe, 18 mn, fiction)
Alors qu’elle a fugué en se cachant dans une usine abandonnée, Fadwa est retrouvée par son père. Le face à face est inévitable…
Moi, ma sœur et «la chose» (2016, Tunisie/France, arabe, 15 mn, drame)
En apprenant que sa sœur va se marier avec un garçon du village et « faire la chose », le petit Mondher, âgé de 7 ans, a peur. Car la dernière fille ayant fait la chose avec ce futur beau-frère a été ostracisée. Effrayé par ce qui pourrait arriver à sa sœur, le jeune garçon a une idée originale pour la protéger.
Peau de colle (2013, France/Tunisie, arabe, 23 mn, comédie)
En ce jour de rentrée, Amira, 5 ans, n’a pas envie de retourner à l’École Coranique : elle décide donc de coller sa main à l’accoudoir d’un fauteuil avec une super-glue !
Le Challat de Tunis (2015, Tunisie/France, arabe, 90 mn, docu-fiction)
Une enquête mystérieuse pour retrouver le vicieux Challat qui parcourait la ville en mobylette en 2003 pour balafrer les fesses des femmes.
Zeineb n’aime pas la neige (2015, Tunisie/France, arabe, 90 mn)
Orpheline de père, Zeineb une petite fille de 9 ans vit avec sa mère. Lorsque cette dernière lui apprend qu’elle va refaire sa vie avec un nouvel homme et qu’ils vont tous partir au Canada, Zeineb prend une décision, celle de ne pas aimer la neige.
Prix : Tanit d’Or de Carthage
La Belle et la Meute (2017, Tunisie/France, arabe, 100 mn, drame)
Lors d’une soirée étudiante, Mariam croise le regard de Youssef, mais sa nuit va virer au drame. Inspirée d’une histoire réelle, Mariam va devoir affronter les policiers qui l’ont violée, pour faire triompher la vérité.
Dans l’esprit du Mouvement #MeToo, ce film montre la violence machiste et policière, prête à écraser une femme pour qu’elle se taise.
Prix : Sélection officielle Festival de Cannes / Meilleur film francophone Lumières 2018
Les pastèques du Cheikh (2018, Tunisie/France, arabe, 23 mn).
Un imam pieux et respecté accepte de prier sur la dépouille d’une femme inconnue, mais son acte de piété s’avère être le péché de trop. Il va ainsi tomber dans le piège tendu par son jeune successeur ambitieux.
Page Facebook officielle : https://www.facebook.com/pages/category/Movie/Les-Past%C3%A8ques-du-Cheikh-%D8%A8%D8%B7%D9%8A%D8%AE-%D8%A7%D9%84%D8%B4%D9%8A%D8%AE-554168788303201/
L’homme qui avait vendu sa peau (2020, France/Tunisie, post prod)
Ce long-métrage tunisien, actuellement en post-production, raconte le voyage de Sam Ali, un syrien réfugié au Liban pour échapper à la guerre. Il cherche à gagner Paris pour rejoindre son amoureux. Pour cela, il va devenir une œuvre d’art, avec un visa sous forme de tatouage.
Hinde Boujemaa, la relève multi-culturelle
Sa courte biographie
Née d’une mère belge et d’un père tunisien, Hinde Boujemaa
a été nourrie toute son enfance par le cinéma Italie. Après des études en marketing, elle décide de se former à l’écriture de scénarios et à la réalisation, tout en étant maquilleuse pour le théâtre. Elle obtient alors une bourse à l’écriture, lors de l’Atelier des Projets des Journées Cinématographiques de Carthage.
Après avoir collaboré à l’écriture de plusieurs longs-métrages tunisiens en tant que co-scénariste, elle signe en 2008 son premier court-métrage, <em<>1144, qu’elle estime estime d’ailleurs raté !
Sa filmographie principale
C’était mieux demain (2012, Tunisie, arabe, 74 mn, documentaire)
Dans une Tunisie en proie à la révolution, le film suit le parcours atypique d’une femme déjantée et effrontée, qui cherche par tous les moyens à s’en sortir et à trouver un toit.
Prix : Sélection officielle Biennale de Venise
Et Roméo a épousé Juliette (2014, Tunisie/Belgique, arabe, 18 mn)
Quand l’amour éternel nous réunit mais nous soumet au temps qui passe, transformant ce que l’on a de plus beau, en quelque chose d’indicible et d’insensible… L’amour ne serait-il qu’un mirage ?
Et Roméo a épousé Juliette – Un film de Hinde Boujemaa from Propaganda Productions on Vimeo.
Prix : Meilleur court-métrage aux Festivals de Dubaï, Vérone, Alexandrie, Oran.
Noura rêve (2019, Tunisie/France/Belgique/Qatar, arabe, 92 mn)
Alors que son mari Jamel se retrouve emprisonné pour vol, Noura tombe amoureuse de Lassad, avec lequel elle souhaite refaire sa vie. Mais la libération de son époux officiel va la contraindre à changer ses plans, jusqu’à ce que Jamel décide de violer Lassad pour se venger.
Le film aborde avec finesse et originalité les thèmes de l’adultère et de l’enfermement, dans un pays où il est légalement et culturellement banni.
Prix : Tanit d’Or du Meilleur Film
Leyla Bouzid, la porte-parole de la jeunesse
Sa courte biographie
Fille du réalisateur Nouri Bouzid, Leyla Bouzid
est née en 1984 à Tunis. Après son bac tunisien, elle suite les cours de la Sorbonne à Paris, et ceux de la célèbre école de cinéma La Fémis, au département réalisation.
Soubresauts, son film de fin d’études, recevra un bel accueil critique au Festival international du Court-Métrage de Clermont-Ferrand.
Scénariste et réalisatrice, elle a reçu en 2016 la médaille de Chevalier de l’Ordre de la République Tunisienne.
Elle est membre du collectif 50/50.
Sa filmographie principale
Un ange passe (2010, France, français, 10 mn, drame)
Alors qu’ils forment un couple mixte heureux, Ludovic et Farah vont être troublés quand il va falloir réunir les papiers officiels nécessaires à leur union.
Un film sur l’immigration, vue à travers le regard de deux amoureux.
Zakaria (2013, France, français, 27 mn, comédie dramatique)
Alors qu’il vit dans le Gard, Zak, un père de famille, apprend la mort de son père en Algérie. Il décide de retourner au bled pour les funérailles, mais sa fille Sarah refuse de l’accompagner.
A peine j’ouvre les yeux (2015, France/Tunisie/Belgique, arabe, 102 mn, drame)
Alors qu’elle s’apprête à passer le bac, Farah ne rêve en réalité que de rock et de vie nocturne, dans une Tunisie toujours en proie aux interdits. Elle va devoir affronter sa mère, qui refuse de voir sa fille ainsi sombrer, voiyant en elle une future femme médecin pour mieux s’émanciper.
Vent du Nord (2018, co—scénariste, réalisé par Walid Mattar)
Dans les Hauts de France, l’usine où travaille Hervé va fermer, mais il s’en moque : il rêve de devenir pêcheur. L’entreprise est délocalisée en Tunisie, Foued, au chômage, espère y trouver un emploi pour gagner enfin de l’argent et séduire la fille qu’il aime. Les parcours de Hervé et Foued vont symboliquement se croiser.
Une histoire d’amour et de désir (2019, France, français, en production)
Ahmed, 18 ans, jeune banlieusard de région parisienne, rencontre à la fac Farah, jeune Tunisienne arrivée depuis peu pour ses études. Tout en s’initiant à la découverte d’une littérature arabe sensuelle et érotique, le jeune homme tombe amoureux de l’étudiante, mais il tente le plus possible de résister.
Manele Labidi, la génération espoir
Sa courte biographie
Née à Paris en 1982, Manele Labidi est une scénariste et réalisatrice franco-tunisienne. Après des études de Sciences-Po, elle a travaillé dans le secteur de la finance, avant de s’orienter vers l’écriture.
En 2016, elle rejoint la Femis pour se former aux études cinématographiques et obtient l’année suivante le Grand Prix Sopadin du meilleur Scenario, récompensant des projets de films de jeunes auteurs.
Son premier court-métrage, Une chambre à moi (2018), est une variation tragicomique autour de l’essai de Virginia Wolf.
Sa filmographie principale
Une chambre à moi (2018, France, français, 18 mn, comédie)
N’arrivant plus à écrire dans leur studio devenu exigu depuis la naissance de son enfant, Djuna décide d’annexer les toilettes pour en faire son nouvel espace de vie.
Un divan à Tunis (2019, France, français, 88 mn, comédie)
Après avoir longtemps exercé en France, Selma, psychanalyste de 35 ans, décide de s’installer dans un quartier populaire de Tunis : elle y découvre une population schizophrène, encore sous le coup de la Révolution récente, et doit faire face aux demandes les plus curieuses et les plus farfelues. Jusqu’à ce qu’on lui annonce qu’elle n’a pas les autorisations réglementaires pour exercer en Tunisie.
Pour en savoir plus
Principaux réalisateurs tunisiens
La place des femmes dans le cinéma tunisien
Cinéma des femmes en Tunisie et démocratie
Entretien avec Manèle Labidi