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Séduction et amour dans l’espace familial

L’exhibition du corps, féminin ou masculin, répond, dans la culture maghrébine à des règles strictes, non seulement en matière de vêtements, mais de comportement en général : posture debout ou assise, déplacements, gestuelle, contacts physiques, utilisation de la voix, port de la tête… jusqu’au regard qui doit être auto-contrôlé en permanence.
Ceci s’applique aussi bien pour la vie en famille que pour celle, en société dès lors que l’individu est mis en relation avec autrui. Bien entendu, ces règles diffèrent selon que l’on soit une femme ou un homme ; mais elles ont toutes un dénominateur commun : la prohibition de la nudité, même partielle avec des restrictions évidemment beaucoup plus sévères concernant les femmes.
Dans l’espace familial, déjà, tout « jeu de séduction » est mal vu, même entre mari et femme en présence des autres membres de la famille. Cela est valable pour les milieux dits « traditionnalistes », mais aussi au sein des classes aisées et donc plus modernes. La séduction reste affaire de couple, d’intimité, loin des regards. Cette pudeur que l’on pourrait considérer comme excessive s’applique également au « langage amoureux », même dans ses formulations les plus « platoniques » pour n’exprimer que l’affection, l’attachement ou l’admiration pour la beauté d’une sœur ou d’un frère par exemple… Souvent d’ailleurs, les époux toute génération confondue préfèrent s’interpeler par leurs prénoms en présence des enfants ou de visiteurs : pas de « mots doux » donc et surtout pas de sobriquets équivoques.

Corps et séduction dans l’espace urbain au Maghreb ou pour les maghrébins

La mixité dans les espaces urbains, à en croire l’abondante littérature médiévale arabe qui nous est parvenue (toute discipline confondue) était beaucoup plus courante, tolérée, « naturelle » selon les règles de bienséance et de courtoisie de l’époque. Une véritable et néfaste régression dans ce domaine s’est opérée et ce dès la chute de l’empire musulman et durant toute la période de décadence qui s’en est suivie. L’espace urbain s’est trouvé divisé en deux : les lieux permis aux femmes (extrêmement réduits) et ceux devenus désormais territoires masculins où les femmes ne peuvent entrer que sous des conditions strictes et pour des raisons jugées valables. Même les souks par exemple sont devenus territoires exclusivement masculins. Pas ou très peu de vendeuses, une clientèle très majoritairement masculine : seules les très jeune filles (non pubères) sont admises, les vieilles dames, les veuves reconnues comme tel. Ou bien sûr, les femmes accompagnées de leurs maris ou un membre de leur famille.
Les mosquées réservent des espaces aux femmes qui ne peuvent donc souvent pas voir le prêcheur mais seulement écouter son discours, les hammams fixent des journées spéciales où seules les femmes peuvent y accéder y compris le personnel d’entretiens, les coiffeuses doivent se déplacer et effectuer le travail au domicile de la cliente… Aujourd’hui encore des espaces publics entiers ne sont fréquentés pratiquement que par des hommes : les stades, les salles de cinéma et de spectacle, la plupart des cafés et restaurants dits « populaires « , les soirées musicales à l’occasion de mariages ou de circoncisions…
La rue, par exemple est le lieu où l’on peut le plus facilement à la fois rencontrer et déjouer les contraintes citées.
En tant que salutations lors de rencontres ou de séparations, les embrassades sont tolérées entre femmes mais pour les hommes, il s’agit plutôt d’accolades plus ou moins chaleureuses selon les relations qu’entretiennent les protagonistes.
La « bise » à la manière française ou occidentale en général , est en principe interdite entre hommes et femmes ; mais cela devient de plus en plus courant notamment dans les classes aisées ou les milieux intellectuels à la condition de ne pas être trop ostensible ou démonstrative.
Pour les femmes, embrasser la main ou le front d’une personnes âgée, femme ou homme à condition que la personne ainsi honorée soit de la famille proche ou lointaine ou quelqu’un connue pour sa piété ou une quelconque fonction honorable.
S’il y a témoins, le ou les protagonistes de l’acte condamnable se doivent d’interrompre ou de dévier ce qui paraîtrait s’apparenter à de la « drague » déguisée. Par exemple, un homme qui aborderait une femme inconnue sous prétexte d’une information, puis qui essayerait de prolonger la conversation au-delà de ce qui est convenu.
La répression , qu’elle soit concrète sous forme d’intervention des forces de l’ordre ou qu’elle émane de simples citoyens s’estimant « agressés » par tel ou tel comportement et se trouvant dans le périmètre où se déroule la scène est bien réelle, omniprésente.

Cité, architecture et séduction dans le Maghreb

La cité, elle-même se retrouve organisée selon ce principe de non-mixité, de séparation des corps et de voilement de ce qui peut suggérer non seulement la sexualité mais aussi la séduction au sens le plus large du terme. Les obélisques et autres monuments oblongs relevant donc du principe masculin sont assimilés à des symboles phalliques, évités en architecture, détruits pour ce qui est de ceux relevant de la période coloniale (sous le prétexte qu’il faut éliminer tout ce qui peut rappeler cette période). Il en est de même pour les représentations (souvent en demi-relief) sur les façades des bâtiments datant de l’ère coloniale et figurant des corps nus ou à demi nus, qu’ils soient féminins ou masculins.
Les monuments anciens, antiques, notamment romains, préservés heureusement dans leur grande majorité, son visités surtout par les touristes étrangers et déconseillés aux concitoyens (encore une fois, surtout les femmes), à cause justement de la prolifération de colonnes et de représentations humaines souvent dans des postures « indésirables », jugées (à tort ou à raison) liées à l’acte sexuel.
Les parties anciennes de la ville, appelées communément médina ou casbah sont le meilleur exemple de cette séparation masculin/féminin. Noyau centrale ayant le plus gardé les règles traditionnelles, les constructions de la casbah comptent deux types d’espace : l’espace intérieur, verrouillé et quasiment infranchissable et l’espace extérieur, constitué de terrasses plus ou moins collées les unes aux autres et se succédant à l’infini. Ce qui permet non seulement des déplacements « non publics » et donc discrets mais aussi des contacts secrets, mêmes furtifs le temps de faire comprendre à l’autre l’intérêt qu’on lui porte et le désir qu’il ou elle inspire. Ces terrasses, ouvertes, donnant souvent sur la mer sont aussi le lieu de rencontres informelles entre femmes d’un même quartier qui peuvent ainsi se réunir régulièrement sans avoir à traverser la rue, « papoter » surtout sur les amours réelles ou supposées d’Untel avec Unetelle, échanger des revues de mode ou des romans (d’amour, bien sûr !) se montrer mutuellement leurs nouvelles acquisitions en matière de vêtements ou de bijoux…
Les vieilles dames en profitent, comme pour les visites au hammâm (et même au cimetière), pour repérer parmi les jeunes filles, les « perles » mariables en ayant en tête l’éventuel bienheureux qui pourrait en bénéficier (fils, petit-fils, neveu ou tout autre proche en âge de se marier). Les jeunes filles qui se rendent à ces réunions informelles, souvent improvisées, ne sont pas dupes : elles savent qu’elles seront dans la ligne de mire des vieilles dames « chasseuses de mariage » et mettent donc leurs meilleures parures, se maquillent, préparent même des sujets de conversations susceptibles d’intéresser l’auditoire.

Espaces « érogènes », séduction et ruses

l’importance des yeux dans la séduction chez la femme maghrébine

Parmi les lieux les plus propices au jeu de la séduction, même à distance , il y a donc les terrasses des maisons contiguës, les portes cochères , les alentours des lycées de jeunes filles, les pâtisseries et salons de thé « réservés aux familles » où des femmes célibataires peuvent se rendre accompagnées d’un membre de la famille (généralement un petit frère ou une petite sœur ou cousine). Il en est de même des alentours des salons de coiffures pour dames de plus en plus tolérés et donc nombreux, des boutiques de modes (exclusivement féminines) et des partie des marchés couverts réservées à la vente de tissus, avec des stands tenus souvent par des femmes voilées ou de vieux monsieurs connus pour leur ancienneté dans le métier et leur probité.
La non-mixité, les rencontres publiques hommes-femmes interdites ou sévèrement réglementées, la séparation même de l’espace urbain selon des critères en partie dictées par des préoccupations liées à la répression de la sexualité ne suffisent pas à endiguer le jeu de la séduction qui va prendre des détours en utilisant toutes les ressources et les ruses possibles notamment celles des non-dits que peut exprimer le corps.
Parmi les ressources dont dispose le corps, citons les yeux et le rôle éminemment « interpellatif » qu’ils peuvent jouer pour remplacer la parole ou le geste facilement repérable, capables de fournir un véritable discours muet même au milieu d’une foule.
D’ailleurs, dans la littérature classique, toutes les ouvertures du corps sont comparées à des yeux. Pour Ibn Hazm, l’un des plus grands auteurs de la littérature amoureuse arabo-andalouse , l’œil dépasse en subtilité et en richesse informative l’ensemble des autres moyens dont disposent les amants pour communiquer entre eux dans le contexte de strict continence qui est le leur.

Les « yeux » de la ville

Et de fait, la ville, notamment la médina se dote de ses propres « yeux ». Avec ses fenêtres étroites, ses loges vitrées, ses balcons et terrasses ouvertes, ses moucharabieh (1) , ses bretèches , soupirails, vérandas (avec leurs arabesques multiformes), belvédères, leurs stores mystérieux et leurs étoffes, les fontaines qui ornent chaque patio, les lumières brisées par la verticalité des arcades, les parfums énigmatiques, tout cela appelle le regard du passant ou du visiteur et surtout permet de regarder de l’intérieur vers l’extérieur sans être vu !

Le regard

C’est le moyen le plus discret par lequel la relation subjective peut éventuellement se nouer. Le regard, s’il est bien contrôlé et expressif permet, avec un relatif confort et sans trop de risques de jouer un rôle de préliminaires pour ensuite espérer une plus grande proximité physique avec quelques échanges langagiers. Il représente une forme de « flirt à distance ». Il est « généralement suivi d’un sourire ou d’un haussement des sourcils, mais ensuite, la tête est abaissée avec fermeture des paupières en tant que forme ritualisée d’évitement ou de fuite » (2).

L’oeuillade

L’oeuillade est un moment crucial, le plus déterminant dans le jeu du regard en tant que flirt à distance. Elle est le fer de lance dans la démarche de séduction. Elle créer une forte tension, furtive et permet en un clin d’oeil d’approfondir les approches esquissées par le regard. Avec l’oeuillade , on passe du regard simplement curieux à un regard porteur d’un sens sans ambiguïté : le désir.
Alors que le regard jaloux, envieux est mauvais, chargé de malveillance, l’œillade signifie une volonté aimable de rapprochement. Bien qu’elle ne soit pas spécifiquement le fait de l’homme, l’œillade reste dans une large mesure une initiative masculine. Et même chez les hommes elle est souvent mal considérée car porteuse parfois d’ambiguïtés. En revanche, l’œillade signifiant clairement la complicité, l’acquièscement amusé par rapport à un propos ou en signe d’avertissement amical, genre ; « arrêtes, tu t’égares, là ») est largement répandue entre hommes. Corrélativement à cela, le regard en biais qui marque l’intérêt sans signifier forcément l’invite est le propre de la femme. L’équivalent chez elle de l’œillade est le rire étouffé, la démarche qui peut devenir suggestive, incitatrice ou ostensiblement indifférente, ou coquette, badine et décidée, délibérément sensuelle ou provocatrice. La femme peut recourir à d’autres subterfuges pour remplacer l’oeuillade, comme par exemple, si elle est voilée, feindre d’arranger son voile pour laisser paraître un bras ou une partie de jambe, laisser tomber un objet et s’abaisser pour le ramasser, ou s’attarder longuement devant la vitrine d’une boutique…

Le regard du « flâneur »

Le passant qui arpente une même rue deux ou trois fois par jour parce qu’il a repéré une personne qui lui plaît sait qu’il est attentivement observé. Après avoir soigneusement choisi sa tenue vestimentaire, il avance en essayant de maîtriser son corps au maximum, en régulant le rythme de son déplacement et surtout en levant la tête pour tenter d’échanger un regard avec un être camouflé derrière des rideaux ou un vitrail. Il doit faire attention à ne pas attirer la suspicion des autres passants qu’il côtoie et surtout celle -redoutable- des enfants qui passent le plus clair de leur temps libre à jouer dans la rue et connaissent parfaitement les modalité de ce manège, aptes à repérer les personnes suspectes ou indésirables.
Enfin, qui dit rue et séduction finit toujours par penser à un phénomène qui est loin d’être une spécialité maghrébine : la prostitution. Au Maghreb, elle est socialement organisée, géographiquement délimitée. Elle s’apparente à la sexualité formellement admise mais diffère d’elle sur beaucoup de points. Admise dès l’aube de l’islam et largement répandue dans tout l’empire arabo-musulman, elle a été (et l’est toujours) confinée dans des espaces délimités et sévèrement réglementée. De nos jours encore, il est quasi impossible par exemple de trouver dans les villes une rue spécialement réservée aux prostituées, où elles pourraient s’exhiber en petite tenue et/ou interpeller les passants, comme c’est le cas dans nombre de villes européennes.
Il est de ce fait impossible à une prostituée de pratiquer « le plus vieux métier du monde « comme on dit, en solitaire, à titre privé dans un appartement ou même une maison individuelle. Vite repérée, elle serait chassée par les habitants de l’immeuble eux mêmes ou les gens du quartier.
Avec les moyens modernes de communication et notamment les réseaux sociaux, une autre forme de prostitution se développe parallèlement à celle des maisons dites »closes », mais elle reste encore marginale, car cela exige des moyens que la plupart des personnes concernées n’ont pas.

Autres espaces « érogènes » au Maghreb

Les fêtes

Les fêtes et la séduction vont souvent de pair dans la culture maghrébine.
En Algérie, dans la région oranaise par exemple, des moments de réjouissance spéciaux sont organisées, grâce notamment à la participation des fameuses chîkhât , chanteuses et poétesses qui offrent de véritables joutes oratoires à caractère ouvertement érotique en formant des chorales féminines avec un répertoire essentiellement centré sur des thèmes sexuels devant un public exclusivement masculin. Il faut préciser que souvent ne peuvent qu’écouter puisqu’ils sont soustraits à la vue des chanteuses par une palissade, une cloison opaque, un mur qui interdit la proximité corporelle et visuelle.
La séduction collective, rythmée par le chant se nourrit des paroles souvent improvisées par la « chanteuse en chef » selon sa propre inspiration et l’auditoire qu’elle devine derrière les rideaux. De fait, la « star » choisie pour animer la soirée est avertie à l’avance par les organisateurs (souvent des fans, des hommes et des femmes avec qui elle et sa troupe sont en affaire) et a une idée du public présent, sait s’il y a des personnalités importantes, possède quelques informations importantes sur leurs goûts et leurs penchants…

Les danses, individuelles ou collectives : la séduction en mouvement

Le Maghreb, dans sa totalité constitue un immense territoire et connaît un nombre très important de danses variant d’un pays à l’autre. Au sein d’un même pays, il existe des danses régionales individuelles ou collectives qui peuvent être très différentes les unes des autres en termes de style et de règles mais aussi en tant que langage, notamment lorsqu’elles expriment l’amour en général que cela soit de l’ordre de la séduction ou de la sexualité dans sa forme symbolique.
En effet, la danse à l’origine, déjà chez les sociétés dites « primitives » était liée à l’amour et ouvertement avec son versant érotique. Beaucoup d’espèces animales la pratiquent d’ailleurs dans ce sens-là, sans doute mues par l’instinct de reproduction. Il n’est pas exclu que les humains se soient emparés de cette forme d’expression en observant les animaux. Pour une fois que c’est l’homme qui imite le singe !
Les cinéastes égyptiens qui ont largement contribué à faire connaître la danse du ventre jusqu’à l’internationaliser ne se sont pas trompé sur la nature éminemment érotique voire provocatrice de cette danse malgré son élégance et sa complexité qui exige des danseuses un entraînement régulier, une forme physique irréprochable et des capacités d’improvisation, surtout lorsqu’elles ne sont pas sur un plateau de cinéma ou de télé mais en salle, face ou au milieu d’un public, masculin en majorité.
Cela a débouché, hélas sur l’occultation de la variété rythmique, les performances du corps qui caractérisent les danses arabes en général et les multiples univers d’activités auxquelles elles renvoient et qui ne sont pas forcément liées à la sexualité. Il y a des danses qui sont inspirée du travail agricole ou artisanal ou d’événements humains comme les naissances, les disputes entre groupes ou communautés, d’autres, directement ou sous forme symbolique sont un hymne à la religion et à la puissance divine…
Parmi ces danses typiquement maghrébines et souvent méconnues par les maghrébins eux-mêmes , citons le zindari (typique de la région de Constantine en Algérie), les « danses des mains », les « danses de sabre », et les « danses de foulards » typiques des grandes villes, notamment Alger, en chorégraphies accompagnées de morceaux de musique arabo-andalouses ayant trait presque toutes à l’amour surtout sous sa forme platonique.
Les danses maghrébines, selon donc le pays ou la région font appel aux ressources du corps pour séduire et même réveiller le désir de manières différentes, comme pour le choix des rythmes, les costumes ou les chorégraphies pour ce qui est des danses collectives. Dans chaque danse nationale et/ou régionale, c’est surtout une partie du corps qui est mise en avant
, à la fois par la parure (foulard, écharpe, robes amples ou serrées, coiffures…) et part le rôle dévolu à cette partie du corps en terme de mouvements afin de focaliser l’œil du spectateur et lui transmettre le message que symboliquement, cette partie en mouvement véhicule.

Les danses kabyles, mode de séduction

Les danses de Kabylie, par exemple, préfèrent mettre en avant les avantages du postérieur, notamment chez les femmes, partie du corps qui exige une grande agilité de tout le bassin, afin de libérer les fesses et leur permettre de se mouvoir dans tous les sens avec une rapidité , une agilité et une grâce étonnantes. Ces danses, souvent collectives ne sont pas pourtant forcément soumises à une chorégraphie et chaque danseuse peut déployer librement ses propres atouts et talents. Les danses chaouies, (région des Aurès) pourtant berbères aussi, menées par les femmes privilégient, quant à elles, le haut du corps : essentiellement les mouvements des bras et de la tête, parfois un jeu de poitrine où les seins sont mis à contribution (comme dans les danses orientales) et pour les hommes, quand ils sont de la partie, un mouvement des jambes spécifique, sans doute pour apporter une touche de virilité.

Les danses algéroises, mode de séduction

Les danses algéroises, chorégraphiées minutieusement et rythmées le plus souvent par des noubas (musique arabo-andalouse) sont plus lentes, les costumes souvent très sophistiqués, le corps est mis en valeur surtout par ses déplacements (démarche sensuelle et grâcieuse) et ne s’animent qu’à la fin du morceau de musique choisi, au moment du khlass , (sorte d’allegro final) lorsque le rythme brusquement s’accélère ce qui permet enfin aux danseuses de libérer leurs corps dans sa totalité et de montrer, chacune ses talents personnels.
Au Maghreb, la danse n’est pas l’apanage des femmes. Les hommes sont sollicités de la même manière et doivent faire preuve de performances physiques et esthétiques au même titre que les femmes. Les danseurs performants et talentueux peuvent acquérir la même notoriété que leurs homologues artistiques chanteurs, musiciens ou acteurs…

Pour en savoir plus sur la représentation du corps dans le Maghreb.

Notes

(1) Moucharabieh : Le moucharabieh est un dispositif de ventilation naturelle forcée fréquemment utilisé dans l’architecture traditionnelle des pays arabes. La réduction de la surface produite par le maillage du moucharabieh accélère le passage du vent. wikipedia
(2) Ar. Heymer, vocabulaire éthologique, Paul Parey, Paris, PUF, 1977, p. 45

Bibliographie indicative

A. Bouhdiba ; la sexualité en Islam, PUF, 1975
– Le hammam, contribution à une psychanalyse de l’Islam, Maison tunisienne de l’édition, 1973
A. Djebbar : Femmes d’Alger dans leurs appartements, Paris, Edition des Femmes 1980
A. Khatibi, La Blessure du Nom Propre, Ed. Denoel, 1974
Masud M. , Kahn R. : L‘œil entend, Nouvelle revue de psychanalyse, N° 3 , 1971.
Traverses : revue publiée par le Centre G. Pompidou. N° 17 : La séduction. N° 18 La stratégie des apparences. Editions de Minuit
Zarka CH. Maison et société dans le monde arabe in L’Homme, Paris 1975
Ibn Hazm : Le collier de la Colombe, De l’amour et des amants) traduction de Gabriel Martinez-Gros. Sindbad, 1992
Abd al-Rahmane al-Souyouti : Nuits de noces. Traduction René Khawam, Albin Michel, 1972
Mouhammad al-Nafzâwî : La Prairie parfumée où s’ébattent les plaisirs. Trd. R. Khawam, Phébus , 1976
Al- Djawbari Abd al-Rahmane : Le voile arraché. Trad. R. Khawam, Phébus , 1980
J. Dejeux : Connaissance du monde féminin et de la famille en Algérie. Revue algérienne des sciences juridiques, économiques et politiques. 1967-1974